la pêche à la mouche

Rubrique "Paroles de Citoyens"

J'étais sur une rivière en Ardèche avec des amis. J'étais tout seul sur la rivière en train de pêcher. Avec un copain. C'était mon tour. Chacun son tour. Et tout à coup, en pleine journée, il était trois heures, un chevreuil qui rentre dans la rivière !

80 mètre au dessus de moi.

Il descend la rivière, il vient vers moi. Je le voyais nager. Juste sa tête qui dépassait. Un coup à droite, un coup à gauche.

En un clin d'oeil, il arrive à une petite dizaine de mètres de moi. Il s'arrête, il me regarde et ensuite il repart sur le côté. Il sort de l'eau. Il se secoue. Il me regarde. Il s'en va tranquillement.

Et des trucs comme ça, y'en a plein à la pêche à la mouche.

Quand on la chance de pouvoir montrer ça à quelqu'un, c'est superbe.

C'est comme le corbeau qui picorait dans la rivière. Il mangeait des petites larves. A chaque fois que j'avançais, il avançait aussi. C'était super rigolo.

Une autre année, y'a eu un renard. Il me regardait pêcher, C'était marrant. Il me suivait. Quand je suis sorti, on est resté trente secondes à se regarder avant qu'il ne rebrousse chemin et qu'il me regarde encore.

Quand les enfants des villes vont faire de la pêche à la mouche, ça leur montre qu'il y autre chose. Autre chose que le roller parc. Qu'on peut prendre le temps de regarder le monde autour de soi.

Dans les Yvelines, les jeunes qui viennent apprendre la pêche à la mouche avec nous, quand ils prennent leur première truite, et ils la prennent tous, ils vous décochent un sourire. C'est génial.


Type de document : XIU : journal officiel

Auteur fictif : Le Journaliste

Auteur réel : Jacky Bourdin

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

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si j'les zem

Et si j’les zem, les Halles, j’y peux rien. J’aime leurs gueules, j’aime leurs bandes, j’aime leurs locks de rastas, j’aime cette faune à laquelle j’appartiens pas, j’aurais beau essayer, c’est comme ça. C’est comme les blacks, elles sont trop belles avec leur boum qui bounce et leur bouche qui dance tandis que moi j’reste plate. Bonne pour le musée d’histoire naturelle com’dit ma fille.

Ouais, j’voudrais toujours m’y promener, m’en fous des odeurs qui puent derrière les chevaux de bois et des types qui t’branchent avec leurs sondages, leur drogue, leur couteau ou leur stupre. J’donnerais ma vertu pour m’éclabousser à la fontaine des Innocents ou à la cascade Saint Eustache
[ là où une main sans bras tient une tête sans cou ].

D’ailleurs je l’ai déjà donnée.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

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