au-déjà

Madame Duras, je l'aime parce qu'elle ose.
Elle connaît le point intime du langage et de l'écriture.
Celui où la voix rejoint l'encre.
Où l'équilibre se négocie entre transgression et dislocation.
Où le sens culmine et perdure.
Où toutes les perspectives se retrouvent pour éclore en un possible.
Singulier et multiple. Infini.
Babel territoire.
Virtuel absolu.
En une proposition, un syntagme, un mot composé.

"Au-déjà de la forêt, dit-elle."

Non : au-déjà du mot.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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où nous les entendons

Voix II
Et un jour il l'ont emmenée. L'ont happée. L'ont emportée. Ne pouvait pas résister. Son corps, je veux dire. Elle a dû en extraire la sève, la puissance, la volonté. Se retirer. Lui laissait-on le choix ? Plus loin que sa peau, que ses tripes, que son sang. Elle devait glisser. C'était une nécessité. Aller ailleurs. Au plus intime. Là où personne ne la retrouverait.

Voix I
Pourtant je crois …

Voix II
Oui.

Voix I
N'est-ce pas là précisément qu'elles se parlent ?

Voix II
Que nous les entendons.


Type de document : chants du chœur

Auteur fictif : Voix I & Voix II

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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