j'ai testé

J'ai testé bien des surfaces, bien des nécessités. Mais la plus stimulante, celle par où l'inspiration arrive, est celle-ci, celle sur laquelle j'écris en ce moment même : les pages interlignées des carnets noirs Moleskine à poche et élastique. Sans les carnets Moleskine, pas de récit variable. Pas de lettre d'amour, pas de chronique, pas d'avancée.

Comme si les mots me venaient par le papier.
Ecriture tellurique.
Derrière le papier - avant -
Le bois. La terre.

Je me plais à songer qu'il fut un temps où le papier naissait des lambeaux de coton réduits en bouillon primordial - magma blanc, informe.

Un topos n'est-il rien de plus qu'un papier en fabrication ? Une matière en ébullition…


Type de document : DJ's classes : récits variables

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : 1

Textes satellites : aucun

comme le Romancero

Comme le Romancero, le Récit Variable est traversé de mille thèmes, propose — dans un étrange effet kaléidoscopique — différentes versions d’un même incident, s’offre à chacun telle une matière première à triturer et à s’approprier.

Et surtout, comme le Romancero, le Récit Variable fragmente la narration en épisodes, refuse de dérouler une intrigue, réside en suspens dans la hauteur de l’évènement pris sur le moment et non dans sa continuité.

Cette esthétique du sommet et du fragment — ou plutôt du segment — est fondamentale dans le récit variable. Le récit variable ne raconte rien. Il sème des moments anodins qui s’insèrent dans des intrigues, lesquelles ne sont jamais complètement relatées. A force de déambulations et d’imagination, le lecteur peut, à la rigueur, les retracer. Mais est-ce bien nécessaire ? L’intrigue n’est-elle pas que le prétexte à la lecture ?


Type de document : DJ's classes : récits variables

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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