streetDJ
A Bastille, une fresque dit qu'il faut se méfier des mots.
Un conseiller de quartier
Je trouve que ce n'est pas juste. Les mots, c'est quand même le seul vecteur qui nous permette de définir la réalité. Si nous nous mettons d'accord sur la façon dont nous voyons le rêve et la réalité, nous allons utiliser les mêmes mots. Je ne peux pas, moi, décider seul du sens d'un mot. Il faut que ce soit un sens suffisamment universel pour s'accorder avec celui des autres, pour définir une réalité commune à partir de laquelle nous pouvons éventuellement bâtir le rêve. Il ne faut pas se méfier des mots mais de leur utilisation. C'est différent.
Printemps de la Démocratie
Juin 2005
Centre Malraux
6ème
Type de document : minutes des mémoires absolues
Auteur fictif : Les Greffiers
Auteur réel : anonyme
Provenance du texte : Printemps de la Démocratie
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Je sais, voilà tout, je sais.
Je sais que tu m'embrasseras.
J'ignore si ta main sera forte ou douce, tes lèvres rêveuses ou avides mais je sais que tu m'embrasseras.
Je pourrais le refuser, dès à présent m'en retourner.
Je pourrais le provoquer.
Mais je n'en ferai rien.
Je te laisserai venir, décider, étendre ta peau vers la mienne, me vouloir et me conquérir.
De toutes les façons, tu m'embrasseras.
C'est écrit dans ton visage et je sais le lire.
C'est écrit depuis avant moi, depuis avant même l'idée de moi.
Je l'ai vu quand je t'ai vu, avant que tu ne me voies.
Qu'y faire ?
Je l'ai redouté aussi.
Que faire ?
Que faire, dis-moi, quand on voit ce qui sera et quand on ignore si c'est pour le meilleur ou pour le pire.
Type de document : carnets personnels
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : CL
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun