drames sanguinolents

Rubrique "Paroles de Citoyens"

J'habite dans le Troisième.
Boulevard du Crime.
C'est là qu'a été tourné Les Enfants du Paradis.
Le film.

J'habite dans cet appartement
depuis 35 ans.
Ma femme y est née.

Aujourd'hui,
il n'y a plus de souvenirs de la période où ce boulevard s'appelait le Boulevard du Crime.

Le crime, quel crime ?

Celui des drames sanguinolents joués dans les théâtres populaires qui bordaient le boulevard...

Aujourd'hui, il reste le Dejazet. C'est là que je vis.

A la limite du 3ème et du 11ème.


Type de document : XIU : journal officiel

Auteur fictif : Le Journaliste

Auteur réel : anonyme

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

les hommes de Hambourg

Ici il y a un nœud de mon destin.

La douane de Marseille. Deux hommes arrivés de Casablanca subrepticement échangent leurs valises. Une valise est remplie d'argent, l'autre de vêtements.

Un des deux hommes disparaît. Emportant la valise pleine d’argent.

L’autre homme, celui qui reste avec la valise pleine d’effets personnels, c’est mon père.

Toute sa vie, jusqu’à sa mort, il fut poursuivi, menacé, agressé, enlevé, escroqué, ruiné, par les commanditaires du trafic. Deux hommes.

Quelques années plus tard ces deux hommes quittèrent Casablanca pour un autre port. L’Allemagne. Hambourg. Les hommes de Hambourg.

Ils faisaient chanter mon père. S’il ne les payait pas, sa plus jeune enfant serait assassinée. Moi. Une de mes sœurs aussi. La cadette.

Pour commencer.

En fin de compte, ils ont tué mon père. Ils l'ont empoisonné.

Et si la deuxième valise n’avait jamais existé ?
S’il s’agissait d’une simple escroquerie ?
Si …

Si ce nœud de mon destin, en réalité, n’était qu’une mise en scène, une illusion, un mensonge.

Comme tous les nœuds.

Si dans un désir de vengeance, j'avais décidé d'être capitaine et de sauver le monde entier.

Au Dottore Pi


Type de document : correspondances

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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