je suis

Quelle que soit la langue qu'il parle, quand un Cimmérien dit "je", il pense "je suis".

Car pour un Cimmérien, le préalable à la parole est la conscience et la conscience génère l'existence.

Dire "je suis" est donc - pour un Cimmérien - une tautologie orgueilleuse car qui peut dire "je suis celui qui suis" en dehors du "Grand Je" ? Du sujet qui est soi-même ? De l'ergo sum qui sum ? De l'ipsum esse. Du Récit lui-même.

Cette conception du "sujet" grammatical se répercute sur toute la construction de l'énoncé, le verbe ne pouvant plus jamais être verbe mais étant toujours un attribut : "je parle" devient "je suis le parler", "je sens" deviens "je suis le sentir", "je suis triste" devient "je suis le triste".

Glissement cohérent puisque les Cimmériens ont choisi de migrer sur les Terres manifestées pour faire l'expérience de la matière, de la sensation, des émotions.

La contrepartie de cette difficulté ontologique du Cimmérien à énoncer "je suis" peut donner lieu à des désordres de tout ordre et participe sans doute à la difficulté du Cimmérien à s'intégrer dans les jeux sociaux ainsi qu'à défendre ses intérêts.


Type de document : DJ's classes : études cimmériennes

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

la maison paris

"C’est en 1860 que les limites actuelles du 2ème arrondissement sont fixées. Elles sont tracées par trois séries de boulevards [à l’ouest (Capucines et Italiens), au nord (Montmartre, Poissonnière, Bonne Nouvelle et Saint-Denis) , à l’est (Sébastopol)] ainsi que par une enfilade rectiligne de rues [au sud : Turbigo, Etienne Marcel, La Feuillade, Petits Champs, Danielle Casanova ]. L’arrondissement acquiert ainsi une forme claire et nette de demi-trapèze qui évoque la moitié du toit d’une maison : la maison Paris. Le reste de la maison est constitué par les arrondissements 3 ( pour le toit), 1 et 4 ( pour le corps du bâtiment)."


Type de document : DJ's atlas de Kiméria

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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