la Justice du Voyage

streetForce ne propose pas de démocratiser le Voyage : ne vous y trompez pas, Amici.

streetForce participe à cet élan culpabilisateur et destructeur post-moderne qui voudrait que chacun fût capable de l'exceptionnel et de la réalisation absolue.

"Il ne faut jamais plus de 12 ans de travail quotidien pour développer ses dons innés au Voyage ; chacun peut traverser les Espaces à la Force de son Esprit", clament-ils dans leur propagande.

Mais qui peut, jour après jour, cultiver la Force de son Esprit avec constance et espoir, malgré les échecs répétés, malgré les vicissitudes du quotidien, malgré les émois et les batailles ? Qui a cette discipline ? Qui a cette grâce ?

Non seulement, ce dogme fait peser sur l'individu impuissant le poids de sa propre limite et le rend responsable d'un inné qui ne répond en rien aux principes d'égalité, mais de surcroît, il délégitime les prothèses qui —elles seules— viennent compenser les inégalités et qui elles seules assurent la sécurité des voyageurs. Ne l'oubliez pas, ne l'oubliez jamais, les accidents temporels existent dans le Voyage spontané.

La véritable démocratisation du Voyage passe par les vortex-implants.

Une démocratisation, ne mentons pas, qui ne peut être absolue car tout le monde ne peut pas supporter psychiquement de traverser les espaces. Le Voyage Interspatial autogéré requiert une construction identitaire aboutie et stabilisée. Le rendre accessible à tous est plus qu'une insouciance, c'est un crime.

Ainsi, Amici, nous seuls sommes capables de créer la Justice du Voyage en sélectionnant sans discrimination les personnalités aptes à voyager pour leur offrir l'Implantation et l’Assimilation au Symbion.

Note aux Miliciens de l’APO


Type de document : XIU : notes internes

Auteur fictif : Sgarideni

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : 1

Textes satellites : aucun

sortants

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neruda mythique

Neruda mythique, tu crées les mythes à venir et les mythes oubliés. Tu rends à la terre américaine ses lettres que l’oralité aurait pu lui dérober dans son inexorable agonie.

Toi seul a chanté l’épée incandescente qui brûlait pour protéger le paradis et empêcher Rhodo, le dernier homme, et Rocia, la première femme, de devenir immortels.

Il fuyait les grandes dévastations qui avaient décimé l’humanité, décidé à fonder un royaume de solitude ; elle était l’unique survivant/e de la cité des Césars, légendaire Eldorado austral.

La fable et la réalité avaient échoué, succombé. Il ne restait plus que le minéral et l’animal dans un espace glacé et enneigé.

C’est alors que – là où la planète se rompt - Rhodo et Rosia se rencontrent, s’aimantent et s’acceptent.
A la puissance de leur corps à corps, ils creusent un tunnel large comme la vie et reconquièrent l’éden.

Grâce à toi, le poète, ils sortent vainqueurs de ce combat contre dieu et contre la mort.

Tu as écrit cette rhapsodie en une série de textes autonomes qui – lus l’un après l’autre – relatent l’histoire de la reconstruction de l’humanité et – pris au hasard – retentissent comme un hymne à l’élémentaire, à l’amour, à l’humain, aux terres magellanes.

Sans aucun doute ta chanson de geste me hante.
Sans aucun doute, c’est elle que je cherche désespérément à écrire.
Sans aucun doute, la structure de cette épopée inspire la construction du "récit variable".

Tu es le seul instigateur de cette odyssée.

A Pablo Neruda


Type de document : correspondances

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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