cryptonautes et nautilus

L'ancienne et puissante Corporation des Marchands Fluviaux de Paris - les Nautes - comptait parmi ses compagnons une longue tradition de Joueurs des Perles de Verre, les Cryptonautes.

Les Cryptonautes nommaient leurs vaisseaux, des Nautilus. Une controverse opposent ceux qui aujourd'hui encore croient que les Nautilus étaient de véritables navires et ceux qui pensent qu'ils symbolisaient simplement des voyages de l'esprit.

Les partisans de l'existence matérielle des Nautilus trouvent une confirmation de leur croyance dans la devise de la corporation des Nautes : fluctuat nec mergitur, flotte mais ne coule pas, véritable descriptif - selon eux - du "navire" qui traverse les espaces sans jamais sombrer.

La Corporation devint un des piliers de la société discrète de l'Internationale des Arts et Métiers qui, au début du 20è siècle, donna naissance au XIU.

Lors du Grand Schisme, la Corporation tenta de s'approprier la connaissance de ses joueurs et prit le contrôle de tous les vortex fluviaux.

Les Cryptonautes initièrent dès lors la tradition du voyage secret et gardèrent des journaux de bords imaginaires et codés, véritables manuels du Jeu des Perles de Verre.


Type de document : DJ's classes : l'art du voyage

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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vos mots

Quand j'écris, je ne veux pas de narration, de fiction, de récit. Mon propos est ailleurs. Radicalement. Essentiellement. Mon propos est l'anodin, la restitution, la captation, l'instantané.
Polaroïd du ressenti, du vécu.

Ecrire jusqu'à l'ivresse, jusqu'à en oublier la faim, le sommeil ou la solitude.

Ecrire jusqu'à me perdre dans cette voix qui me dicte chaque mot, ne voir que la plume, la main droite qui impulse le sillon toujours inespéré, la main gauche qui repose comme un chat sur la page du cahier et dont l'ombre seule me rappelle encore que le temps existe, n'entendre que le crissement du papier Moleskine, et redouter qu'un instant - à peine - qu'un instant plus tard, la phrase s'arrête, c'est certain, je ne peux pas écrire sans cesse toute la vie, toute l'éternité même si je peux écrire jusqu'à ma mort.

Vivre au présent dans la lettre, le mot, le syntagme.

Je suis mécontente. Vos mots se font languir. Je n'ai pas eu de vos nouvelles depuis très longtemps. Faudra-t-il que j'aille en Toscane venir chercher moi-même votre lettre ?

Au Dottore Pi


Type de document : correspondances

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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