La Cour des miracles, bien sûr, c’est le royaume d’Esméralda l’égyptienne, la dompteuse de l’extrême, la danseuse de la mort, la sauveuse de poète, la malheureuse, la mal aimée, assassinée pour la vérité de ses désirs, une grande dame.
C’est Angélique aussi, nommée la merveilleuse, marquise des mendiants et des voleurs, voyageuse des fonds de cales, qui perd encore et sans cesse tout ce qu’elle a conquis, Robert Hossein et l’alchimie, son palais et sa famille.
Terrible association entre un mythe total et un fantasme kitch : il est tant de référents dans notre imaginaire !
Aujourd’hui, j’aurais situé "la Cour des Miracles" quelque part dans le 18ème, vers "la goutte d’or" : les deux noms ont l’air d’être en filiation directe, vous ne trouvez pas ?
Et pourtant, non. La Cour des Miracles se nichait à proximité des Halles. Bien sûr ! Quel autre territoire aurait pu davantage tenter les brigands et les voyous ? Elle s’abritait au pied de la muraille de Charles V, entre la rue de Damiette et la rue des Forges.
Détruite en 1667 sur ordre du lieutenant de police La Reynie, elle s’est reconstituée au 18ème siècle.
Véritable cour, elle avait un roi - le roi des thunes, le coësre - et des délictueux officiers aux noms délicieux : archi-suppôts de l’argot, cagoux, coquillarts, courteaux de boutanche, calots, capons, francsmitoux, malingreux et autres marcandiers.
On dit qu'elle existe toujours, de l'autre côté …
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
J’admire ceux qui courent et qui sont beaux parce qu’ils sont beaux. Leur corps évolue dans l’air libre, puissant, gracieux, vivant.
J’admire ceux qui courent et qui sont moches parce qu’ils n’ont pas peur du regard des autres et ils ont bien raison.
J’admire ceux qui courent et qui ne sont ni beaux ni moches parce qu’ils courent et que c’est très courageux, surtout quand il fait très chaud ou très froid.
J’admire les fleurs, je m’approche, je les respire, souvent je pousse des soupirs de joie. Puis je repars toute emplie de parfums divers, bienheureuse, apaisée, et les gens que je croise me sourient avec attendrissement. Quand je vois mon reflet, je découvre pourquoi : j’ai des traînées de pollen multicolores partout sur le nez.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Louna
Auteur réel : Françoise Cleach
Provenance du texte : Participation
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun