Tu me demande où j'étais... Tu t'étonnes... Oserai-je te le confier...
J'ai plongé tête la première, comme une novice...
J'ai oublié toutes les règles de prudence, toutes mes expériences, tous mes principes.
...
J'ai rencontré un Enchanteur, un Hollandais Volant peut-être, un Mage. Et je l'ai suivi. Sans hésitation. Sans m'inquiéter, du Temps, du Vrai, du Juste, des illusions, de rien. Sans aucune question, sans aucune vision. Je l'ai suivi, c'est tout. Mon Sens.
...
Nous avons dansé, glissé, volé la Piste du Tango, de Piazza San Marco aux plages d'Argentine,
Nous nous sommes échoués sur la Baie des Anges, enlacés,
Il m'a bâti un château de glace sur les flancs de l'Himalaya, il y faisait doux, il y faisait chaud,
Il a réinventé Syracuse, ses pierres, ses airs, mille orchestres,
Il a fermé des volets verts et nous nous sommes réveillés à Shanghai, Shanghai !, enivrés comme par l'opium,
Il a invité la pluie, son odeur, sa terre, elle nous a captivés, elle nous a embrassés, elle nous a emportés et ce fut la forêt. Noire. Propice. Envoûtante. Excentrique,
Il a serti mes jours de musique — baroque, latine, kitsch—, de sa musique aussi ...
Je n'ai pas hésité, j'étais émerveillée ... je me laissais guider comme si je n'avais jamais voyagé... je n'ai rien demandé non plus... rien sauf le Tango.
à Arte Miss
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : CL
Référence : "Orchidea" de J.B.
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
J’admire ceux qui courent et qui sont beaux parce qu’ils sont beaux. Leur corps évolue dans l’air libre, puissant, gracieux, vivant.
J’admire ceux qui courent et qui sont moches parce qu’ils n’ont pas peur du regard des autres et ils ont bien raison.
J’admire ceux qui courent et qui ne sont ni beaux ni moches parce qu’ils courent et que c’est très courageux, surtout quand il fait très chaud ou très froid.
J’admire les fleurs, je m’approche, je les respire, souvent je pousse des soupirs de joie. Puis je repars toute emplie de parfums divers, bienheureuse, apaisée, et les gens que je croise me sourient avec attendrissement. Quand je vois mon reflet, je découvre pourquoi : j’ai des traînées de pollen multicolores partout sur le nez.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Louna
Auteur réel : Françoise Cleach
Provenance du texte : Participation
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun