( Loula dit : )
A nouveau, je me réveille et je veux réapprendre à vivre. Combien de rêves supporterai-je encore ? Combien de rencontres ? A la fin, finirai-je si décharnée que la lumière pourra me transpercer ? Je l’avais guetté dans les rues, dans les moissons de connivences, dans les pas de ceux que je suivais (à moins que ce ne fussent eux qui me suivaient), je l’avais guetté dans mes troubles, doutes et cauchemars. Pour le retrouver et le perdre encore.
Peut-être dois-je m’attacher à un homme de chair et d’écrits, d’horaires et de béton, d’auto et de métal.
Peut-être dois-je abandonner l’espoir de le revoir et de le garder. Peut-on garder un mirage, une vapeur bleue, un songe d’été ?
Je sais pourtant qu’il faut le rejoindre et retenir au flou de ses yeux ce vertige sans retour et mon sourire trop doux.
Il m’a donné un peu plus d’amour qu’il ne faut
pour mourir et trop peu pour continuer à vivre.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Ludivine
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Référence : Sainte-Croix-Loyseau. "Blues". Dépêches au cerf-volant.
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Au centre, forums et grands magasins joyeux, revues des arts ménagers et de la mode, vénération de la haute couture et de l'épicerie de luxe, adulation des bijoux technologiques.
À la périphérie, centres commerciaux blafards, érection des entrepôts discount de la bouffe pas chère, déballage des bazars et des solderies, grouillement des échoppes kebbab et cartes téléphoniques.
Au centre, le chat policé se repaît dans le salon bourgeois. À la périphérie mis en train par l'abondance promise à tous et vantée partout sur les grands écrans, les rats puants guettent aux alentours les rogatons des banquets.
Nouveaux ghettos.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Le Troubadour
Auteur réel : Léon
Provenance du texte : Printemps de la Démocratie
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun