Cette nuit, j'ai fait un cauchemar.
Le XIU avait installé une barrière virtuelle chez moi. Un faux pan de mur coulissant. Un horizon. Un miroir ou une baie vitrée. Ou je ne sais pas.
De l'autre côté, un milicien m'attendait. Ses yeux étaient bleus. Sans bord ni centre. Il m'apprenait que je n'étais pas moi. Que tous mes souvenirs étaient erronés, falsifiés, trafiqués. Et il s'apprêtait à me soumettre à un nouveau conditionnement.
Cauchemar de DJ.
Mais… mais si j'étais une "reconditionnée", m'en rendrais-je compte ?
Porter toujours le doute d'être infiltrée par soi-même…
Au Dottore Pi
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Référence : Total Recall
Commentaires : 2
Textes satellites : aucun
Comme le Romancero, le Récit Variable est traversé de mille thèmes, propose — dans un étrange effet kaléidoscopique — différentes versions d’un même incident, s’offre à chacun telle une matière première à triturer et à s’approprier.
Et surtout, comme le Romancero, le Récit Variable fragmente la narration en épisodes, refuse de dérouler une intrigue, réside en suspens dans la hauteur de l’évènement pris sur le moment et non dans sa continuité.
Cette esthétique du sommet et du fragment — ou plutôt du segment — est fondamentale dans le récit variable. Le récit variable ne raconte rien. Il sème des moments anodins qui s’insèrent dans des intrigues, lesquelles ne sont jamais complètement relatées. A force de déambulations et d’imagination, le lecteur peut, à la rigueur, les retracer. Mais est-ce bien nécessaire ? L’intrigue n’est-elle pas que le prétexte à la lecture ?
Type de document : DJ's classes : récits variables
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : CL
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun