L'ancienne et puissante Corporation des Marchands Fluviaux de Paris - les Nautes - comptait parmi ses compagnons une longue tradition de Joueurs des Perles de Verre, les Cryptonautes.
Les Cryptonautes nommaient leurs vaisseaux, des Nautilus. Une controverse opposent ceux qui aujourd'hui encore croient que les Nautilus étaient de véritables navires et ceux qui pensent qu'ils symbolisaient simplement des voyages de l'esprit.
Les partisans de l'existence matérielle des Nautilus trouvent une confirmation de leur croyance dans la devise de la corporation des Nautes : fluctuat nec mergitur, flotte mais ne coule pas, véritable descriptif - selon eux - du "navire" qui traverse les espaces sans jamais sombrer.
La Corporation devint un des piliers de la société discrète de l'Internationale des Arts et Métiers qui, au début du 20è siècle, donna naissance au XIU.
Lors du Grand Schisme, la Corporation tenta de s'approprier la connaissance de ses joueurs et prit le contrôle de tous les vortex fluviaux.
Les Cryptonautes initièrent dès lors la tradition du voyage secret et gardèrent des journaux de bords imaginaires et codés, véritables manuels du Jeu des Perles de Verre.
Type de document : DJ's classes : l'art du voyage
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Le bréviaire méditerranéen, il suffit d’être en train de le lire.
Ne jamais achever la lecture. La laisser dans un présent progressif. La reprendre inlassablement, la défaire et la refaire, comme s’il était inutile d’aller lire ailleurs. Comme une fidélité amoureuse.
[Je l’avoue : si, quand j’écris, mon nom est "personne" ; quand je lis, mon nom est "Pénélope". Je garde ainsi ma fidélité exclusivement ou presque à une épopée : ‘la espada encendida’ de neruda. Le bréviaire méditerranéen est une liaison secondaire [un adultère], liaison sérieuse certes mais pas assez pour mettre en péril mon attachement profond à ‘l’épée incandescente’, conte de la fin du monde et du début des temps, hymne à la métamorphose de la bête pour la belle devant l’irrémédiable nécessité de rebâtir l’humanité].
Type de document : carnets personnels
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun