Loula : Capitaine.
Capitaine : comment m'as-tu trouvée ?
Loula : je ne t'ai pas trouvée, je suis là où j'étais.
Capitaine : à l'épicentre.
Loula : oui.
Capitaine : au point d'éruption, à l'impact.
Loula : tu l'avais enfoui si loin pourtant.
Capitaine : si bien.
Loula : il n'était plus qu'un mythe, une légende, une chimère.
Capitaine : n'est-ce pas.
Loula : il tintinnabulait entre les voyelles de ces vocables magiques...
Capitaine : Chiloe, Llovizna, Neruda, Santiago, Tveria, Ir Chalom, peut-être.
Loula : il n'existait plus.
Capitaine : était parmi mes disparus.
Loula : a ressuscité.
Capitaine : non.
Loula : non ?
Capitaine : il est image. Pixels sur un écran.
Loula : mot.
Capitaine : emails denses, innatendus.
Loula : et la joie ?
Capitaine : il n'y a pas de joie, il y a l'illusion.
Loula : la technologie.
Capitaine : une prothèse, un écart, une distance.
Loula : patience.
Capitaine : le plus terrible c'est que je ne le connais pas.
Loula : plus.
Capitaine : comme si je ne l'avais jamais connu.
Loula : il existe pourtant.
Capitaine : mais lui, celui qui existe là où je ne le rêve pas, qui est-il ?
Type de document : minutes des mémoires absolues
Auteur fictif : Les Greffiers
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Le temps réticulaire s’inscrit dans l’ubiquité et la simultanéité. Il ne s’oppose pas au temps linéaire ni au temps cyclique, il les réconcilie. Par logique réticulaire, il accepte le paradoxe et évite la dialectique.
Il substitue, à la finitude de l’aboutissement linéaire ou du retour cyclique, l’inachevé de la construction permanente et perpétuelle : un réseau est voué à l’expansion, à la transformation et à l’obsolescence.
Type de document : DJ's classes : les réseaux
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun