streetamoureux

Hôtel de Sens, bibliothèque Forney, sublime vestige de l’habitation médiévale de Paris - on ose à peine y entrer : on se croirait projetée dans un décor de cinéma, très La Belle et la Bête ou Roméo et Juliette, d’ailleurs la corniche arrondie dans le coin de la tour-est en jette bien plus que le vrai balcon de Vérone.

C’est ici que les amoureux devraient venir échanger leurs vœux, pas dans la cour riquiqui d’Italie !

Parce qu’à Vérone, au balcon des amants morts pour rien, bêtement, les couples se promettent fidélité et attendent en retour une bénédiction, si ce n’est céleste, tout du moins shakespearienne, quelle étrange idée! Qui serait assez fou pour réclamer un destin shakespearien ? J’ai eu la malheureuse audace, par romantisme et par stupidité, de tester le système avec mon second mari et, franchement, j’ai payé mon tribut à la tragédie !

Allez, chiche ! Lançons la mode! Streetamoureux de tout âge et de tout corps, venez à l’Hôtel de Sens, solennellement prêter serment de vous aimer éternellement.

(en espérant que le rituel parisien soit moins dangereux que celui de Vérone)

1, rue du figuier


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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on pourrait imaginer

On pourrait imaginer qu’ils se sont parlés, qu’ils ont joué, qu’ils ont ri. On pourrait croire que tout de suite ils ont eu envie de se prendre par la main et d’oser un baiser doux et gentil. On pourrait penser qu’ils se sont dit leur nom. Que Loula, Ludivine, Coquine a montré sa collection d’objets égarés et que P’tit Gars a révélé son album de clichés rétiniens.

Mais d’habitude, quand on imagine, on croit et on pense, on se trompe. On ferait mieux d’attendre d’être informé. Et encore ! Par des sources multiples, autonomes et fiables.

Alors ! ? S’est-on seulement renseigné sur la crédibilité et le sérieux de ce chantre qui a la prétention de rapporter une histoire ? Qui est-il en réalité ? Que sait-on exactement de lui ?

Il prétend être une femme mais ! Ce ne sont pas quelques petits accords au féminin qui suffisent à constituer une preuve et à bâtir une certitude ! Surtout pas en matière de fiction !

Rien ne certifie, qu’en fait, il ne s’agisse pas d’un "drague couines" littéraire, d’un travesti des papiers, d’un fraudeur de genre. Bien au contraire ! Le substantif "chantre" appartenant à la catégorie des noms communs masculins, ceux qui l’endossent deviennent raisonnablement, logiquement et forcément des hommes.

[décret n°4732 alinéa 52 du code civil des "on dit" de la 5ème république littéraire bananière].


Type de document : chants des griots

Auteur fictif : Griot Farceur

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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