Et c'est ainsi que le Jeu des Perles de Verre prit forme.
Des perles furent créées simultanément par plusieurs joueurs.
Chaque perle était phrase, chiffre, sphère, musique, sensation, énergie :
"Ici se joue le Jeu des Perles de Verre."
"Le Jeu des Perles de Verre est un infini."
"L'infini est un entrelacement de frontières."
"Joue, oui, joue."
"Tu es un Jeu des Perles de Verre."
"Contemple ta peau, tes membres, ton corps. Ressens. Tout te précède et tout te suit."
...
Et toutes les perles entrèrent en gravitation les unes avec les autres. Elles se regroupèrent. Leur place changeait sans cesse. Elles formèrent elles-mêmes une perle. Puis une autre perle. Et les perles s'agencèrent. Expansion.
Et le Jeu était traversé de frissons. De chemins. De Liaisons.
Et le Jeu créait des univers.
Type de document : carnets du jeu
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : 1
Textes satellites : aucun
Je sors du cinéma. J’ai quitté la salle avant la fin du film. Je ne reste plus dans les cinémas coûte que coûte. Vaille que vaille. Quand je m’ennuie, quand c’est mauvais, quand ça m’irrite : je quitte la salle.
Un critique a demandé au réalisateur : "comment faîtes-vous pour que vos acteurs soient si bons ?". Réponse du cinéaste : "je leur demande d’articuler". Pour articuler, ils articulent ! ils ne font même que ça.
Je sors du cinéma par la porte St Eustache et je vais rue Montorgueil boire un café. Je choisis une brasserie qui sert du Segafredo. C’est le meilleur (non, je me trompe à chaque fois : c’est Illy le meilleur). Je m’installe sur la terrasse. Il est presque six heures. Il fait bon. C’est l’été indien : nouvelle saison.
Avant : à la rentrée (vous en souvienne) on portait des manteaux.
Maintenant : tout juste si on sort le gilet.
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun