La couronne de fresques gréco-andines au sommet de l'Arc de Triomphe jaillit au-dessus de la cime des arbres qui bordent l'avenue que je monte en direction de la Place de l'Etoile.
A mesure que j'approche, attiré par ce courant du futur qui gronde sur le pavé, j'appuie sur le champignon pour imposer mon passage autour du rond point et passer d'une branche à l'autre de l'Etoile.
« C'est une force centrifuge qui vous expulse vers la périphérie si vous tentez de passer par le centre, et vous attire sur sa tangente si vous passez là où se croisent votre route et ses rayons », dit mon passager exalté.
Et l'Etoile en son centre est immobile, figée au dernier instant du soldat inconnu, sur son dernier souffle, sur sa dernière pulsation tandis que la Terre continue de tourner.
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Sgarideni
Auteur réel : enotisco
Provenance du texte : Participation
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Je fais ce rêve chaque jour, au petit matin. Je me tiens au pied d'un escalier, cent huit marches creusées dans la roche d'une montagne. Au sommet de cette montagne, un temple. Je grimpe l’escalier, parfois lentement, parfois en courant ou en flottant. En haut, barrant le passage, un bassin rectangulaire invite les visiteurs à se purifier. J'entre dans le bassin où mes blessures trouvent un soulagement. J'en sors sèche, comme si la substance dans laquelle je m'étais baignée n'était pas de l'eau ni même un liquide. Je vois alors le Temple. Un bâtiment simple, carré, de bois, construit au flanc de la montagne. J'entre dans le Temple. Trois Buddhas trônent. Le premier est en cristal transparent, le deuxième en or mat, le troisième en lapis-lazuli. Je leur fais des offrandes. C’est alors que j'entends l'appel : "le Gardien attend. Il attend son successeur."
Tous les DJ's d'origine cimmérienne font ce rêve. Certains marchent dans un désert, d’autres voguent sur l'océan, galopent dans une prairie verdoyante ou errent entre des hiéroglyphes et multiples symboles. Le cadre varie pour chacun d'entre nous comme pour brouiller les pistes et empêcher une localisation. Mais nous entendons tous le même message.
De mémoire cimmérienne, rien de tel ne s'était jamais produit. Nous nous demandons s'il ne s'agit pas d'un ordre de rassemblement. Devons-nous quitter Erel et retourner dans Kiméria ?
J'ai sondé ma fille pour savoir si elle aussi faisait ce rêve. Elle refuse de me répondre. Mais il est vrai que j'ignore encore si elle est cimmérienne. Quoique… les conditions de sa conception et de sa gestation me laissent peu de doutes.
Au Dottore Pi
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun