violon-piqueur

Grande scène noire dans la cour du Palais-Royal au-dessus des plots de Buren. Répétition [ cacophonie ? ] : violon électrique dominant. Mal, j’ai mal. Et les gens assis, émerveillés, enchantés; "voler quelques notes de musique". Tout est bon à prendre tant qu’c’est gratuit. MAIS ARRÊTEZ CE VIOLON-PIQUEUR [ famille marteau-piqueur ] !

Les flics passent en VTT, déjà hier aux Halles j’avais vu une patrouille à rollers … l’eau sous les grilles, odeur de vacances, chlore des piscines d’hôtel.

Maintenant une contrebasse. mais qu’il est mauvais, leur ingénieur du son ! Faites-le exécuter tout de suite ! Qu’on réhabilite la peine de mort illico. Je veux ses oreilles sur un plateau ! Et celles des musiciens et celles du compositeur et celles du producteur !

Soudain, oui ! Je comprends : c’est du jazz ! Alternative ? Free? Contemporain ? Expérimental ? Mon Dieu tout-puissant ! Epargnez-moi le jazz ! Je sais qu’au paradis on a mangé le fruit interdit mais, tout d’même ! Depuis l’temps ! Faut pardonner ! Même la rancune a des limites. Par pitié ! Eliminez le jazz de la surface sonore terrestre…

OH NON!C’EST PAS VRAI !ils s’mettent à chanter maintenant!!! Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?

C’est la fête de la musique ?
M’en direz tant…

… Ouf ! me suis échappée ! Avenue de l’Opéra, des sirènes, des klaxons, des gaz, des ZOTOS, pleins DOTOS mais pas de JAZZ.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

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fais-moi la lecture

"FAIS-moi la lecture"

ET elle aimait qu’il ne lui réponde pas : "APPRENDS à lire".
Non il lisait, sortait des livres incongrus du fond de ses poches [des volumes].
"JE N'AI PAS DE livres, je n'ai que des volumes".

Et il aimait qu’elle ne lui réponde pas : "les volumes viennent en série".

Il n’avait pas eu besoin d’expliquer : "un volume se palpe à l'aveuglette, tu le déchiffres
Avec ton flair.
Tes mains
Ta peau
Les yeux et leur petite vision ne viennent que confirmer ce que tu as déjà senti avec ton CORPS".

De toutes les façons, il ne l’expliquait jamais : ceux qui savaient n’avaient pas besoin qu’il le leur dise et les autres n’auraient pas compris.


Type de document : chants des griots

Auteur fictif : Le Troubadour

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

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