les allumeurs

La Terre n'est pas une planète quelconque !

On y compte cent onze rois (en n'oubliant pas, bien sûr, le Cœsre), sept mille géographes, neuf cent mille businessmen, sept millions et demi d'ivrognes, trois cent onze millions de vaniteux, c'est-à-dire environ deux milliards de grandes personnes.

Pour vous donner une idée des dimensions de la Terre je vous dirai qu'avant l'invention de l'électricité on y devait entretenir, sur l'ensemble des six continents, une véritable armée de quatre cent soixante-deux mille cinq cent onze allumeurs de réverbères.

Vu d'un peu loin ça faisait un effet splendide. Les mouvements de cette armée étaient réglés comme ceux d'un ballet d'opéra.

D'abord venait le tour des allumeurs de réverbères de Nouvelle-Zélande et d'Australie. Puis ceux-ci, ayant allumé leur lampions, s'en allaient dormir. Alors entraient à leur tour dans la danse les allumeurs de réverbères de Chine et de Sibérie. Puis eux aussi s'escamotaient dans les coulisses. Alors venait le tour des allumeurs de réverbères de Russie et des Indes. Puis de ceux d'Afrique et d'Europe. Puis de ceux d'Amérique du Sud. Puis de ceux d'Amérique du Nord. Puis à la fin, ceux de l'Atlantide. Et jamais ils ne se trompaient dans leur ordre d'entrée en scène. C'était grandiose.

Seuls, l'allumeur de l'unique réverbère du pôle Nord, et son confrère de l'unique réverbère du pôle Sud, menaient des vies d'oisiveté et de nonchalance : ils travaillaient deux fois par an.

remix St Exupéry


Type de document : chants des petits griots

Auteur fictif : Griotin

Auteur réel : Antoine de Saint-Exupéry

Provenance du texte : Liste de l'éducation nationale

Référence : Le Petit Prince

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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Virilio - Depardon

Exposition à la Fondation Cartier.

Extrait du programme distribué à l'entrée et affiché à l'accueil :

"L'exposition est ainsi conçue comme une confrontation contradictoire et complémentaire, entre Raymond Depardon, cinéaste et photographe [...], et Paul Virilio, urbaniste et philosophe [...]."

Je demande à mon neveu qui m'accompagne :

- Tu as vu un dialogue, toi, entre eux ?
- Pas du tout. Ça, ça s'appelle un escalier.

Depardon occupait les salles du rez-de-jardin.
Virilio, celles du sous-sol.

janvier 2009


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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