écran

Ecran, du néerlandais "paravent".

Nous avons oublié qu'au départ un écran sert à protéger du feu ou à dissimuler du regard. Nous nous sommes habitués à prendre les écrans pour des fenêtres, des lieux de passage, des vortex.

Pourtant leur usage a toujours été clair : cacher le réel, éloigner l'élémentaire, préserver du heurt avec la vie, la vraie.


Type de document : DJ's classes : classes générales

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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je suis

Quelle que soit la langue qu'il parle, quand un Cimmérien dit "je", il pense "je suis".

Car pour un Cimmérien, le préalable à la parole est la conscience et la conscience génère l'existence.

Dire "je suis" est donc - pour un Cimmérien - une tautologie orgueilleuse car qui peut dire "je suis celui qui suis" en dehors du "Grand Je" ? Du sujet qui est soi-même ? De l'ergo sum qui sum ? De l'ipsum esse. Du Récit lui-même.

Cette conception du "sujet" grammatical se répercute sur toute la construction de l'énoncé, le verbe ne pouvant plus jamais être verbe mais étant toujours un attribut : "je parle" devient "je suis le parler", "je sens" deviens "je suis le sentir", "je suis triste" devient "je suis le triste".

Glissement cohérent puisque les Cimmériens ont choisi de migrer sur les Terres manifestées pour faire l'expérience de la matière, de la sensation, des émotions.

La contrepartie de cette difficulté ontologique du Cimmérien à énoncer "je suis" peut donner lieu à des désordres de tout ordre et participe sans doute à la difficulté du Cimmérien à s'intégrer dans les jeux sociaux ainsi qu'à défendre ses intérêts.


Type de document : DJ's classes : études cimmériennes

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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