Aux croisements numériques
J’ai vu le Capitaine
Je l’ai entendue murmurer les mots qu’elle archivait
Electrique
J’ai percé son passé | son futur | tous les clics
De sa quête éprouvante
Déjà dans Paris je l’avais toisée
Repérée et contée
Quand elle passait | trottinait | sautillait
Gazelle au long nez
Aujourd’hui | écoutez |
Si par merveille ici ma voix portait
Si par hasard
Ecoutez aujourd’hui sa romance
La romance d’une Capitaine d’esquilles aux graphes échoués
Sa vie
Elle la veut mouvante
Elle la revendique dans ses essais, ses rayures et ses paperolles
Comme une écriture | un récit en libre circulation | un tag poétik.
Sa vie
Elle l’approuve dans ses sublimes | ses extrêmes | ses voyages et ermitages
Ses oublis
Sa vie a été | est |
D’exister en marge.
Elle a l’orgueil des chevaliers errants | des guerriers longanimes | des inventeures de l’inutile | elle a parfois le panache des capitaines oh ! Capitaine …
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Ludivine
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : 1
Textes satellites : aucun
"Entre les morceaux de la Table brisée pousse le poème et s'enracine le droit à la parole"
1. Comme je l’ai cherchée cette Table brisée dans mes initiations au Voyage, comme je l’ai languie. Sept années de silence et de contemplation. Hors langage. Hors pensée. Le plus loin possible. De la matière. Des notions d’espace, d’intérieur, d’extérieur. Il fallait s’extraire de toute relation possible au mot connu, à la parole, au signe. S’en remettre uniquement au ressenti. Ne dépendre que de la conscience, à des niveaux de plus en plus subtils. Une sensorialité abstraite qui aurait échappé aux terribles pièges de la séparation entre l’ontologique et le verbe.
Et de cet alors, comment rompre la solitude – douce trop douce? Comment rejoindre l’autre ?
Seul le poème, la métaphore, le trope. Autant de morceaux éparpillés de la Table brisée. Non comme le mal de Pandore mais comme la lumière de la création.
2. Si Moïse n’avait pas tardé, si le peuple n’avait pas douté, si Aaron n’avait pas cédé, si les premières tables n’avaient pas été brisées, alors "le mot eût été la chose" et le poème n’aurait pas existé. Que de vertus recèle l’erreur ...
"La violence du livre s’exerce contre le livre : une lutte sans merci. Ecrire serait peut-être épouser dans le verbe les imprévisibles phases de ce combat où Dieu qui est réserve insoupçonnée de forces agressives est l’indicible enjeu".
(remix Jabès)
Type de document : carnets personnels
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Référence : Edmond Jabès
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun