Station Picpus-Courteline. Je cours dans le métro. Je suis en retard.
Découvrant une énième campagne publicitaire, abattue, je laisse ma main attraper un carnet et me poser ces questions qui n’en peuvent plus de se taire…
La société crée-t-elle la publicité à son image ou bien se façonne-t-elle à l’image de la publicité ?
Quand 2 femmes en string, topless, sont engagées dans un combat de boxe - plus érotique que sportif - contre un homme en caleçon stretch ; quand 3 adolescents nus sur un canapé se reposent "avant" ou "après" la jouissance et que le sexe de la jeune fille est exposé ; quand un couple se déshabille pour copuler sur du bitume macabre près d’une cuvette de toilette étincelante en vantant la propreté du plaisir ; quand 2 femmes en attirail SM partagent lascivement un sofa : que nous dit-on ?
Que nous vivons dans une société libre sexuellement ou que toute résistance à l’orgie scatologique et pédophile est réactionnaire ?
Nous offre-t-on les images que nous voulons voir ou prépare-t-on de faux "libres consentements" et de vrais abus ?
Le sexe sert-il à vendre ou bien, en fin de compte, omniprésent, ne finit-il pas par devenir ce qui nous est vendu ?
Nos rues, nos bus, notre métro sont-ils désormais le terrain d’évangélisation d’une nouvelle idolâtrie dont l’icône et le culte seraient la sexualité orgiaque et violente bâtie sur l’esclavagisme du féminin ?
A l’heure où adolescents et jeunes adultes rencontrent la pornographie avant l’amour, est-il plus important de préserver l’espace public de la fumée de cigarette que des images sexuellement agressives et intrusives?
La permissivité absolue, le no limit, la fin des tabous ne finissent-ils pas par devenir une dictature ?
Notre passivité et notre silence sont-ils une impuissance, un renoncement, un accord ou de la complicité ?
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Aux croisements numériques
J’ai vu le Capitaine
Je l’ai entendue murmurer les mots qu’elle archivait
Electrique
J’ai percé son passé | son futur | tous les clics
De sa quête éprouvante
Déjà dans Paris je l’avais toisée
Repérée et contée
Quand elle passait | trottinait | sautillait
Gazelle au long nez
Aujourd’hui | écoutez |
Si par merveille ici ma voix portait
Si par hasard
Ecoutez aujourd’hui sa romance
La romance d’une Capitaine d’esquilles aux graphes échoués
Sa vie
Elle la veut mouvante
Elle la revendique dans ses essais, ses rayures et ses paperolles
Comme une écriture | un récit en libre circulation | un tag poétik.
Sa vie
Elle l’approuve dans ses sublimes | ses extrêmes | ses voyages et ermitages
Ses oublis
Sa vie a été | est |
D’exister en marge.
Elle a l’orgueil des chevaliers errants | des guerriers longanimes | des inventeures de l’inutile | elle a parfois le panache des capitaines oh ! Capitaine …
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Ludivine
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : 1
Textes satellites : aucun