androgynie poétique

Tout comme les alchimistes plaçaient la réussite de l'œuvre dans la collaboration majestueuse du Roi et de la Reine, Bachelard exhorte à l’action conjuguée de l’animus et de l’anima dans la création poétique, "c’est sans doute avec les rêveries de son anima que le poète arrive à donner à ses idées d’animus la structure d’un chant, la force d’un chant" ; mais, comme cet équilibre est délicat ! Il doit se trouver dans une ligne médiane entre opposition conflictuelle et confusion factice.

Le récit variable l'Odyssée des 3 Espaces - dans l’entrecroisement des énoncés réflexifs et des discours narratifs ainsi que dans le paradoxe entre, d’une part, la rigueur des contraintes génératives d’écriture cristalline et, d’autre part, la liberté du style qui oscille du streetwriting au lyrico-naïf - tente une réconciliation des qualités masculines et féminines, des valeurs intellectuelles et des valeurs oniriques : androgynie poétique et créative.


Type de document : DJ's classes : récits variables

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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des Halles à Koolhaas

Rubrique "Paroles de Citoyens"

Je vis ici depuis 45 ans. J'ai connu les premiers travaux.

D'abord, ils ont fait la moitié des Halles.
Puis, le premier départ à Rungis.
Le deuxième départ à Rungis.
Réaménager.

Et oui ! Je suis vieux maintenant !

Mais, je fais quand même partie d'un club de boules et on joue toujours aux Halles. C'est pour ça que je suis venu aujourd'hui à la fête du quartier.

C'est sûr, pour le reste de mes vieux jours, moi je préférerais être tranquille et ne pas voir encore un gros chambardement ! Le chantier, les camions, on a donné ! La pagaille dans le quartier, on connaît. Mais bon, le changement est nécessaire. Il faut un peu penser aux jeunes aussi.

Moi, j'étais pour le projet du Hollandais, là. Comment il s'appelait déjà ? Haas ? Le fameux projet avec la terrasse et la piscine en surface. Et un terrain de football sur le côté…

Le jardin qu'on a aujourd'hui, il est pas mal pour nous, pour les enfants et tout ça. Avant, il n'y avait rien du tout. Mon envie, ce serait de garder le plus de verdure possible pour les enfants.

Des boutiques, il y en a assez en dessous. Ils parlent de réaménager encore des boutiques en surface…

Voilà, c'est mon avis à moi.

En tout cas, j'adore le quartier. Je trouve qu'on est bien au Forum. Y'a un peu de tout … d'accord. Mais je ne quitterais pas mon quartier pour un autre !

On a les Halles, on a les Tuileries, on a le Palais Royal, on a tout ce qu'il faut à proximité, la piscine en bas, ha ha ha. Et puis y'a de l'air dans notre quartier en plus. C'est pas un sarcophage. C'est pas fermé. Et j'aime bien aussi le côté cosmopolite. On vit avec vachement de races ! On peut changer, bouger !

En plus, ils vont peut-être nous installer un marché à la rue Montmartre. Un marché, ça nous manquait drôlement aux Halles. C'est ironique, non ? Le projet est prévu pour le mois de septembre. On attend pour voir. Parce que d'après les copains du quartier, le marché de la Place du Marché Saint Honoré n'a pas apporté grand-chose. Tout est aussi cher là-bas qu'ailleurs. Mais enfin, ce serait bien quand même d'avoir un marché.

Bon, les Halles, les vraies, il fallait qu'elles partent. C'était je crois cinquante ou soixante mille personnes qui passaient chaque jour. C'était le raz -de-marée. Je me rappelle les enfants qui allaient à l'école, ils traversaient le Pavillon de la Boucherie, il y avait des mares de sang partout. Les camions arrêtés au Pont Neuf ne pouvaient plus avancer dans le quartier. C'était une vie infernale. Et comme nos immeubles à nous n'étaient pas rénovés à cette époque-là, comme on n'avait pas de double vitrage, ça faisait un bruit d'enfer. Non, on est mieux maintenant. On est beaucoup plus tranquille.

Oh la la. C'était surtout le bruit des gens qui criaient dans la rue, leur voix montait. "Juanito", j'entendais, "les poireaux". C'était des jaunisseries de bananes, les grills. C'était une autre vie. Tous les marchands de frites, les bistros, ça tournait à cent à l'heure. Les coups de blanc avec les bouchers. C'était une autre vie.

Mais maintenant pour les vieux comme pour les gamins le quartier est mieux.


Type de document : XIU : journal officiel

Auteur fictif : Le Journaliste

Auteur réel : anonyme

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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