Je reprends une de vos remarques. Je ne suis pas d'accord avec vous : non, les papiers dans la pochette de mon carnet noir ne sont pas des paperolles. Ce sont des oublis.
Mais - comme de coutume - ma contestation confirme votre intuition : les paperolles que Monsieur Proust ajoutaient à ses carnets pour compléter ses écrits annonçaient les procédés d'organisation au sein des espaces virtuels littéraires.
Comme des "remix", les paperolles viennent étoffer la narration. Ils réécrivent interminablement des épisodes du récit. En inventent des nouveaux. En détaillent des anciens.
Transformation / expansion permanente.
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
"L’écrivain n’est personne. Je suis absent car je suis le conteur. Seul le conte est réel."
Je ne lis que pour écrire / je ne regarde que pour écrire / je ne parle que pour écrire / je n’écoute que pour écrire / je ne médite que pour écrire [et] je ne pense qu’en écrivant [en revanche ] je touche pour toucher / je goûte pour goûter / j’embrasse pour embrasser / je caresse pour caresser / je donne pour donner.
Mon espace à l’autre est la peau, seulement la peau, les lèvres, le corps / tout le reste m’est repris, saisi, volé dans l’écriture/ dans mon odyssée / même mon amour [je l’accepte car] j’ai uniquement l’impression d’exister lorsque j’écris [pourtant c’est faux] j’existe quand je suis lue/ celle qui existe est donc d'ores et déjà une absence, un geste passé, un passage / pas moi / moi je suis ailleurs et alors qu’importe d’avoir écrit et d’avoir été lue ?
(remix Jabès)
Type de document : carnets personnels
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Référence : Edmond Jabès
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun