le bal

J'arrive pas loin du bal.
Je quitte la rue Gaston Tissandier
après être passé par la rue Charles Lauth
et la rue Gaston Darboux.
J'arrive sur le Square Charles Hermite
où il y a un bal.

          Il est cinq heures
          Paris s'éveille
          Paris s'éveille


Il y a des enfants qui dansent
en faisant la ronde.
Ils sont mignons.
Ils sautillent.
J'arrive.
J'arrive dans la foule.

          Les travestis vont se raser
          Les strip-teaseuses sont rhabillées


Dans l'animation.

           Les traversins sont écrasés
          Les amoureux sont fatigués


Petite pause.

          Il est cinq heures
          Paris s'éveille


Je vais aller attacher mon vélo.

          Les banlieusards sont dans les gares
          A la Villette on tranche le lard
          Paris by night, regagne les cars


Il y a des gens qui se roulent des pétards
dans le coin du square.
Il y a une demoiselle qui pose comme une pin-up
sur une table de ping-pong en béton.
Il y a une maman qui allume sa cigarette
tout en tenant une canette de coca.

          la Tour Eiffel a froid aux pieds
          L'Arc de Triomphe est ranimé


J'attache mon vélo
avec mon antivol Piton.

          Paris s'éveille

C'est un vieux flash-back dans mon passé
ce quartier.
On est à la hauteur d'Aubervilliers.
Y'a un baby-foot.

          Il est cinq heures
          Je n'ai pas sommeil


Je vais prendre un petit Perrier.
Ça va me faire du bien.
J'ai la gorge sèche.


Type de document : chants des griots

Auteur fictif : Griotin

Auteur réel : Rémy Romeder

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Référence : Il est cinq heures, Dutronc

Commentaires : aucun

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sortants

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ENS Itinéraire

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Depuis la gare RER
Suivre la flèche
Blanche
Sur fond bleu.
Fond bleu des illusions
numériques.
Décor virtuel.
Indice :
Ici, on bascule, tu bascules, nous.
Raser le quai
Descendre dans le tunnel.
A la sortie du tunnel
Un marché inattendu.
La cité en arrière plan.
Bien sûr.
Paraboles
Béton saumoné.
Ici, décor réel.
Longer un gymnase
— Gymnase de Champy —
Se laisser saisir par l’odeur
Cette même odeur
Du gymnase de toujours
Des tapis de caoutchouc
Des exercices imposés.
Border
L’Institut Francilien d’Ingénierie
Et sa bibliothèque technique
— livres et fascicules —
Palper l’étude.
Regarder l’enfilement de fenêtres.
Appartement de fonction.
Derrière les vitres
Des trophées, des dizaines.
Trônes pour peluches :
Chiots, lapereaux, oursons,
poupées.
Regarder aussi le jardin du gardien
Sans nain mais avec un âne.
Et un caniche noir bien coiffé.
Fin de l’allée
Impasse. Dead end.
Au bout du passage
Un bâtiment
Métal-béton-verre
Allure de vaisseau spatial
Avec 2 ponts et 1 passerelle.
Entrer par la plate-forme d’acier
Le bruit des talons sur la grille.
Abordage.
Arrivée sans départ.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : aucun

Textes satellites : 1

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