j'avance

J’avance. Je ne peux pas reculer. Il n’y a que l’avant, jamais d’arrière. Impossible de me retourner. Le concept même de retour ou de passé est inaccessible. Ceux d’ici l’ignorent. Comment pourraient-ils concevoir l’inconcevable.

Peut-on seulement parler de temps dans cet espace absolument linéaire où l’on est insondablement poussé en avant ?

L’arrêt et le mouvement sont les deux positions.
L’ici et l’ailleurs.
Les lignes avancent parallèles sans jamais se toucher.
Parfois une mutation, une rupture, un saut, une fissure, un effondrement, une aspiration. Pour se retrouver à côté, ni au-dessus ni en dessous, mais toujours plus loin.

Le cheminement se fait côte-à-côte sans se heurter, puis l’on se perd.

Seul le point de fuite, devant. Pas de tectonique. Pas d’axonométrie.
Des simultanéités qui s’ignorent.

Lieu de l’oubli et de l’ignorance. De la solitude et de l’espoir : « plus loin peut-être, je me souviendrai. »

Lieu de promesse : « plus loin peut-être, je serai ici et alors naîtra brièvement l’idée du passé. »


Type de document : journaux de bord

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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coupe-papier

Combien longtemps j’ai patienté avant de saisir ce coupe-papier – qui attendait là, à portée de main, à sa place, rangé – et d’ouvrir - sonores - les pages de ce livre ("l’eau et les songes" de Bachelard) que je crois posséder depuis près de dix-sept ans, reflet d’une lecture et d’une pensée qui attendent, patientes - que ma lente rébellion contre le "savoir" s’amuse et s'use. Mais je ne lirai pas ce livre, non. Je ne sais toujours pas lire ... je le rêverai…


Type de document : carnets personnels

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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