secours-sécurité

75.00.1 - secours - sécurité

Parce que les flics et les pompiers, ça sert toujours et je peux en témoigner. La semaine dernière encore, j’étais au tribunal et hier, j’étais enfermée aux toilettes. Mais les pompiers ne se déplacent pas pour des questions de serrure. Pourtant je vous assure qu’envisager son avenir dans 2m³ de water closet – WC – est une problématique intime méritant toutes les attentions publiques.

Police [ne pas confondre la police et la milice du XIU] : (Marché St-Honoré) 01 47 03 60 00 – (Pierre Lescot) 01 44 82 74 28 – (Bons Enfants) 01 44 55 38 00

Personnellement j’ai un faible pour le poste de la place St-Honoré à l’architecture de verre et au personnel détendu dont la compétence s’arrête toutefois – ceci expliquant peut-être cela - au tapage nocturne. Les Bons Enfants sont efficaces et prévenants. Pierre Lescault est débordé.

Sapeurs pompiers : rue Sainte Anne - 01 42 61 03 26 (sympathisants de streetForce).


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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coup de chaleur

La météo en avait fait ses choux gras le matin même. Alors que quinze jours auparavant, les Parisiens, pieds enneigés, se gelaient le bout du nez dans la froidure de l'hiver, l'été arrivait cet après-midi !

Les femmes qui suivent le bulletin religieusement (elles n'oublient jamais le parapluie les jours de pluie, le collant noir pour les premiers frimas, et le débardeur sous le soleil ardent) s'étaient adaptées pour la circonstance.

À Auber, à la Gare Saint-Lazare, dès huit heures, des cortèges de secrétaires et de cadres sortaient des bouches d'escalators, prenant d'assaut les grands boulevards. Armées d'un pardessus sur le bras, elles trottinaient sur leurs escarpins aux talons découverts, se trémoussaient sous leurs chemisiers largement échancrés, en faisant voltiger leurs courtes jupes.

A midi, c'était l'apothéose. Toute la gente féminine prenait l'air aux terrasses des cafés du boulevard Haussmann. Dans des poses lascives, comme si la longueur de l'hiver les avait frustrées de s'exhiber, elles jouissaient enfin de l'étal de leurs propres chairs. Leurs décolletés agressifs d'où bondissaient des globes laiteux comprimés par les soutiens-gorges en push-up, les yeux mi-clos dans un visage orienté comme un tournesol à chercher la chaleur du soleil, les cuisses et mollets encore rougis par la crème dépilatoire hâtivement passée quelques heures plus tôt, elles affolaient le chaland mâle.

Excité, freinant le pas, s'immobilisant comme des Pointers à l'arrêt, ils flairaient les chairs nues du regard, évaluant les rondeurs, scrutant la moindre parcelle de nudité. C'en était presque comique de surprendre ces regards concupiscents, ces demi-sourires lubriques. Entre les soupirs bruyants des Belles en exposition et le couinement des mouvements oculaires des ardents spectateurs, on ne s'entendait plus penser..

Mars 2005


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Pierre

Auteur réel : Christophe Molinier

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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