Naissance de la rhapsodie
Au départ, j’ai traversé l’écriture de mon récit variable "L'Odyssée des 3 Espaces" sans ligne fictionnelle aucune. Juste l'exploration de l'éclatement, de la combinatoire, du lien et de l'autonomie.
Après avoir vu un spectacle de Tanguy, dans le chapiteau du théâtre du radeau dressé aux Tuileries (¿ pièce ou dispositif ?), j’ai réussi à articuler que, dans l’expression qui était la mienne (¡ quelle effronterie !), j’avais besoin d’une intrigue.
Je n’arrive pas à comprendre comment un public peut se relier profondément et durablement à une œuvre d’art textuelle en dehors d’une trame d’une sorte ou d’une autre. Je déteste l’impression d’inutilité, d’interchangeabilité, de "tout ça pour ça".
En fin de compte, j’ai besoin de me rattacher.
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Intrigues / trame / fils / histoire / lignes / parcours / odyssée : l’odyssée pour se dévider n’a-t-elle pas besoin d’un navire ? D’une guerre et d’un mari trompé ?
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Le récit n’est pas issu du réel mais le réel issu du récit : être c’est être-dans-le-récit
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"Si les voies maritimes ne se laissent pas facilement circonscrire, c’est peut-être parce qu’elles s’entremêlent de récits : les cartes où elles sont marquées ont pu être imaginées, les écrits qui les accompagnent inventés" (matvejevitch)
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"Il existe une limite, affirmaient les sages, entre le vraisemblable et l’invraisemblable, ou bien, comme on serait enclin à le dire de nos jours, entre les figures de l’histoire et les formes du récit : cette limite, les grands périples l’ont franchie" (matvejevitch).
Type de document : notes et travaux
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Ligne 14
J'aime la hauteur du tunnel. Je déteste l'odeur de boule puante.
J'aime les parois de verre qui nous protège du suicide. Je déteste la Brazil impression.
J'aime que les trains à l'approche soient annoncés sur un écran. Je déteste entendre le nom des stations juste avant l'arrêt.
J'aime qu'elle ne soit jamais en grève. Je déteste que seules les machines soient aux commandes.
J'aime la fréquence des rames : environ toutes les deux minutes. D'où découlent deux avantages majeurs : la faible densité de peuplement des wagons et l'inutilité de se presser pour attraper un train en quai. Il y en aura un autre dans deux minutes et on le sait.
J'adore la vue panoramique : open space entre les wagons, des vitres à l'avant, à l'arrière sur le côté, tout du long.
J'adore l'impression d'être dans Star Trek. Il suffit de remplacer la vision raisonnée du canal souterrain par l'idée d'un canal interspatial où l'on naviguerait à trop grande vitesse pour distinguer les objets célestes. [vitesse lumière]
Qu'on ne s'y trompe pas, je n'ai ni aimé ni détesté Amélie Poulain. Enfin la balance penche quand même d'un des deux côtés. Soyons honnêtes.
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun