violon-piqueur

Grande scène noire dans la cour du Palais-Royal au-dessus des plots de Buren. Répétition [ cacophonie ? ] : violon électrique dominant. Mal, j’ai mal. Et les gens assis, émerveillés, enchantés; "voler quelques notes de musique". Tout est bon à prendre tant qu’c’est gratuit. MAIS ARRÊTEZ CE VIOLON-PIQUEUR [ famille marteau-piqueur ] !

Les flics passent en VTT, déjà hier aux Halles j’avais vu une patrouille à rollers … l’eau sous les grilles, odeur de vacances, chlore des piscines d’hôtel.

Maintenant une contrebasse. mais qu’il est mauvais, leur ingénieur du son ! Faites-le exécuter tout de suite ! Qu’on réhabilite la peine de mort illico. Je veux ses oreilles sur un plateau ! Et celles des musiciens et celles du compositeur et celles du producteur !

Soudain, oui ! Je comprends : c’est du jazz ! Alternative ? Free? Contemporain ? Expérimental ? Mon Dieu tout-puissant ! Epargnez-moi le jazz ! Je sais qu’au paradis on a mangé le fruit interdit mais, tout d’même ! Depuis l’temps ! Faut pardonner ! Même la rancune a des limites. Par pitié ! Eliminez le jazz de la surface sonore terrestre…

OH NON!C’EST PAS VRAI !ils s’mettent à chanter maintenant!!! Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?

C’est la fête de la musique ?
M’en direz tant…

… Ouf ! me suis échappée ! Avenue de l’Opéra, des sirènes, des klaxons, des gaz, des ZOTOS, pleins DOTOS mais pas de JAZZ.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

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Textes satellites : aucun

sortants

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mon voisin

Vous souvenez-vous du feuilleton "Ma sorcière bien-aimée" ?

La voisine de Samantha-la-sorcière-au-nez-qui-se-trémousse surprend toujours des événements invraisemblables mais quand elle appelle son mari, c’est trop tard : il ne voit rien et il la prend pour une folle.

Et bien, pour moi, c’est la même chose : je n’arrive pas à voir mon voisin (un véritable vis-à-vis : comme moi, il n’a pas de rideaux, il vit au premier étage et il a la trentaine).

Tout le monde - ma fille, ma clique, ma famille - tout le monde le voit mais pas moi.

Dès qu’on m’appelle, il a tourné le dos ou a quitté la pièce !

Pourtant, je vous assure, j’essaie vraiment, j’essaie dur : je m’assieds à table devant la fenêtre, je monte le gué, je passe en coup de vent pour tromper le sort, mais rien à faire !

En revanche, j’ai pu examiner en détail ses amis qui minaudent et qui pavoisent, homme au torse nu, femme à chignon, jeunes à pétards ...

Est-il gay, est-il straight ou est-il bi ?


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

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