VOUS
vous êtes réveillé/e à 6h45 avec l’horoscope. Vous n’avez pas entendu votre signe et vous l’avez regretté : vous ne saurez pas ce que vous réserve la journée. Vous n’avez pas eu envie d’écouter les informations et vous avez étendu votre bras pour éteindre la radio. Vous avez essayé d’approcher votre conjoint pour un câlin rapide mais de toute évidence l’envie n’était pas partagée. Vous attendrez ce soir en espérant que cette fois vous serez tous les deux dans l’humeur. A la masse, vous avez mis le café en marche, vous avez filé sous la douche, vous avez enfilé votre peignoir et vous avez aperçu derrière la porte votre choupette chérie, votre petite dernière. Vous l’avez prise dans vos bras et vous l’avez serrée très fort. Elle a glissé sa tête dans le creux de votre cou, comment résister. Elle a attrapé vos cheveux et vous a demandé où était Loula. Vous avez répondu que Loula était encore au lit. Elle vous a dit que non, que Loula n’était pas là. Vous avez rétorqué tranquillement qu’elle était sans doute aux toilettes ou dans la chambre de Tortue. Non, Fanfan insiste et dit qu’elle n’a pas vu Loula dans la maison. Elle commence à pleurer. Vous perdez patience, ces situations vous agacent et vous n’avez pas encore bu votre café. Alors un peu pour rassurer votre fille et un peu pour avoir la paix, vous entreprenez une fouille minutieuse de la maison. Vous appelez Loula comme si vous étiez en train de jouer à cache-cache. Votre conjoint vous demande d’arrêter de crier parce que vous allez ameuter tout le voisinage. Vous commencez à vous inquiéter, vous avez posé Fanfan et vous cherchez de plus en plus frénétiquement. Aucune trace de Loula. Vous sortez dans les escaliers de l’immeuble, dans la cour, dans la rue. Vous essayez de vous calmer. Perdre votre sang froid ne servira à rien. Vous remontez chez vous et vous appelez la
POLICE.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Griot Atuéatwa
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Vidocq, Eugène François
(1775-1857)
dit "le premier privé du monde"
Il fut voleur, il fut forçat, soldat, chef de la sûreté, pdg, écrivain.
Il inventa les méthodes d’investigations criminelles modernes et usa avec talent du marketing (est-ce que c’est la même chose, le crime et la pub ?).
Les "explorateurs" de son agence de détectives privés (la première de toutes avec abonnement anti-escrocs) portaient des sobriquets sympathiques : le cyclope, le faune, l'homme du monde, jeune premier à gants beurre frais.
Il avait installé ses somptueux bureaux près de la Cour des Miracles : au numéro 13 de la Galerie Vivienne.
36 ans avant lui, dans ce même passage, avait séjourné un autre mythe, un libérateur, un révolutionnaire : Simon Bolivar. Ils n’ont pas pu se croiser, 36 ans d’écart, faut pas exagérer…
Vidocq, on l’aime à cause de la série télé (mais pas du film), du générique de Gainsbourg "Oh, qui ne s'est jamais laissé enchaîner? Moi, oui, je le sais, je suis un évadé" et de Brasseur, le fils.
Il inspira Hugo pour les personnages de Jean Valjean et de l’inspecteur Javert, Balzac pour Vautrin dans "le Père Goriot", Dickens pour le fugitif dans "Les Grandes Espérances", Melville pour Moby Dick et E.A.Poe pour son "Double assassinat dans la rue Morgue". Impressionnant.
Il s’opposait à la peine de mort et dénonçait la froideur inhumaine des prisons. Il aidait les pauvres, punissait les coupables et sauvait les innocents. Il était tout à la fois Robin des bois, Arsène Lupin, Emile Zola et Sherlok Holmes.
A mon avis, il n’a pas vraiment existé. C’est trop pour un seul homme.
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun