" Ecoute !

( Pierre ‘dit P’tit Gars’ fait un rêve : )

"Ecoute ! – Ecoute ! – C'est moi, c'est Loula qui frôle de ses paroles les crevasses sonores de tes souvenirs striés par les mornes aveux de la lune ; et voici, en robe de moire, notre magnétique attirance qui contemple à sa patience le filet stellaire de la nuit et Paris endormi."

"Chaque mot est un ondin qui voyage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers notre palais, et notre palais est bâti numérique, au fond de la ville, dans le réseau de bitume, de rimes et de briques.

"Ecoute ! – Ecoute ! – Mon appel bat la fièvre arythmique de la foule, et mon désir emporte de ses bras ignés les frêles sursauts insolents des sourires et regards interceptés aux arrêts du métro."

Son chant murmuré, elle me supplie de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Aède, et de revenir avec elle au palais pour être le roi de Paris.

Et je veux lui répondre que j’aime une mortelle mais j’ai peur que, blessée et poussière, elle ne pleure quelques cendres, pousse un éclat abyssal et s’évanouisse en ondées qui ruissèleront – électriques – le long de mes remords acérés.


Type de document : chroniques de Kiméria

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Référence : Ondine, Aloysus Bertrand

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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vidocq

Vidocq, Eugène François
(1775-1857)
dit "le premier privé du monde"

Il fut voleur, il fut forçat, soldat, chef de la sûreté, pdg, écrivain.
Il inventa les méthodes d’investigations criminelles modernes et usa avec talent du marketing (est-ce que c’est la même chose, le crime et la pub ?).

Les "explorateurs" de son agence de détectives privés (la première de toutes avec abonnement anti-escrocs) portaient des sobriquets sympathiques : le cyclope, le faune, l'homme du monde, jeune premier à gants beurre frais.

Il avait installé ses somptueux bureaux près de la Cour des Miracles : au numéro 13 de la Galerie Vivienne.
36 ans avant lui, dans ce même passage, avait séjourné un autre mythe, un libérateur, un révolutionnaire : Simon Bolivar. Ils n’ont pas pu se croiser, 36 ans d’écart, faut pas exagérer…

Vidocq, on l’aime à cause de la série télé (mais pas du film), du générique de Gainsbourg "Oh, qui ne s'est jamais laissé enchaîner? Moi, oui, je le sais, je suis un évadé" et de Brasseur, le fils.

Il inspira Hugo pour les personnages de Jean Valjean et de l’inspecteur Javert, Balzac pour Vautrin dans "le Père Goriot", Dickens pour le fugitif dans "Les Grandes Espérances", Melville pour Moby Dick et E.A.Poe pour son "Double assassinat dans la rue Morgue". Impressionnant.

Il s’opposait à la peine de mort et dénonçait la froideur inhumaine des prisons. Il aidait les pauvres, punissait les coupables et sauvait les innocents. Il était tout à la fois Robin des bois, Arsène Lupin, Emile Zola et Sherlok Holmes.

A mon avis, il n’a pas vraiment existé. C’est trop pour un seul homme.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

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Textes satellites : aucun

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