Et si j’les zem, les Halles, j’y peux rien. J’aime leurs gueules, j’aime leurs bandes, j’aime leurs locks de rastas, j’aime cette faune à laquelle j’appartiens pas, j’aurais beau essayer, c’est comme ça. C’est comme les blacks, elles sont trop belles avec leur boum qui bounce et leur bouche qui dance tandis que moi j’reste plate. Bonne pour le musée d’histoire naturelle com’dit ma fille.
Ouais, j’voudrais toujours m’y promener, m’en fous des odeurs qui puent derrière les chevaux de bois et des types qui t’branchent avec leurs sondages, leur drogue, leur couteau ou leur stupre. J’donnerais ma vertu pour m’éclabousser à la fontaine des Innocents ou à la cascade Saint Eustache
[ là où une main sans bras tient une tête sans cou ].
D’ailleurs je l’ai déjà donnée.
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Au centre, forums et grands magasins joyeux, revues des arts ménagers et de la mode, vénération de la haute couture et de l'épicerie de luxe, adulation des bijoux technologiques.
À la périphérie, centres commerciaux blafards, érection des entrepôts discount de la bouffe pas chère, déballage des bazars et des solderies, grouillement des échoppes kebbab et cartes téléphoniques.
Au centre, le chat policé se repaît dans le salon bourgeois. À la périphérie mis en train par l'abondance promise à tous et vantée partout sur les grands écrans, les rats puants guettent aux alentours les rogatons des banquets.
Nouveaux ghettos.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Le Troubadour
Auteur réel : Léon
Provenance du texte : Printemps de la Démocratie
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun