Les poèmes de Guillevic sont comme des haïkus : minimes. et pourtant, croyez-moi, ils n’ont vraiment rien en commun avec des haïkus. D’abord, parce qu’ils ne finissent pas : ses vers, tous ses vers s’enchaînent comme les années d’une vie, la sienne ou la nôtre ; ensuite parce que, pour lui, la concision n’est pas esthétique, il ne pratique pas la "bonsaï-poésie", je ne l’imagine pas du tout s’extasier devant un arbre mutilé et nanifié, encore moins devant des mots artificiellement resserrés, non. La concision est pour lui une nécessité, une économie, un héritage, un souvenir.
Type de document : DJ's classes : études comparées
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Complainte des femmes de la ville en l’an deux mille :
Que sont les hommes devenus,
Les avons-nous vraiment perdus ?
Faudrait-il croire que c’est fini
Pour nous les femmes d’aujourd’hui ?
Que le modèle des hétéros
Ne marche plus, qu’il est zéro ?
Dans cette grande révolution
On a laissé notre passion
On bosse on trime on se démène
Pour trinquer seule en fin d’semaine
La gym, le taf et les enfants
Les courses, la bouffe : y’a plus d’bon temps
En plus faudrait qu’on reste belle
Et jeune et mince et pas rebelle
Qu’on soit toujours sur la sellette
Qu’on rit, qu’on cause qu’on soit pas bête
Et vous messieurs vous n’avez plus
Qu’à vous servir d’not’joli ...
Et vous messieurs vous n’avez plus
Qu’à vous servir d’not’joli …
Que sont les hommes devenus,
Les avons-nous vraiment perdus ?
Que sont les hommes devenus,
Les avons-nous vraiment perdus ?
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Griotte
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : 1
Textes satellites : aucun