Les poèmes de Guillevic sont comme des haïkus : minimes. et pourtant, croyez-moi, ils n’ont vraiment rien en commun avec des haïkus. D’abord, parce qu’ils ne finissent pas : ses vers, tous ses vers s’enchaînent comme les années d’une vie, la sienne ou la nôtre ; ensuite parce que, pour lui, la concision n’est pas esthétique, il ne pratique pas la "bonsaï-poésie", je ne l’imagine pas du tout s’extasier devant un arbre mutilé et nanifié, encore moins devant des mots artificiellement resserrés, non. La concision est pour lui une nécessité, une économie, un héritage, un souvenir.
Type de document : DJ's classes : études comparées
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
L’Optique Chevalier de la rue des Pyramides est à Afflelou ce que Cardin est à Tati. Son extraordinaire propriétaire est un transfuge des années 30 qui ne fume que des cigarettes très chic dans un costume avec nœud papillon. Homme intelligent et cultivé, il s’adonne à cette occupation publique comme pour braver l’oisiveté qui lui serait due. Le silence solennel du lieu rappelle que c’est le roi Louis XV qui octroya le droit de vendre des lunettes à cette boutique.
Je n'ai jamais vu l'opticien Chevalier en dehors de sa boutique…
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun