( Loula dit : )
A nouveau, je me réveille et je veux réapprendre à vivre. Combien de rêves supporterai-je encore ? Combien de rencontres ? A la fin, finirai-je si décharnée que la lumière pourra me transpercer ? Je l’avais guetté dans les rues, dans les moissons de connivences, dans les pas de ceux que je suivais (à moins que ce ne fussent eux qui me suivaient), je l’avais guetté dans mes troubles, doutes et cauchemars. Pour le retrouver et le perdre encore.
Peut-être dois-je m’attacher à un homme de chair et d’écrits, d’horaires et de béton, d’auto et de métal.
Peut-être dois-je abandonner l’espoir de le revoir et de le garder. Peut-on garder un mirage, une vapeur bleue, un songe d’été ?
Je sais pourtant qu’il faut le rejoindre et retenir au flou de ses yeux ce vertige sans retour et mon sourire trop doux.
Il m’a donné un peu plus d’amour qu’il ne faut
pour mourir et trop peu pour continuer à vivre.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Ludivine
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Référence : Sainte-Croix-Loyseau. "Blues". Dépêches au cerf-volant.
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Textes satellites : aucun
Le Départ
Le 13 juillet 1969, nous embarquons sur notre bateau, la caravelle Horizon 25. Tout est prêt, la cargaison est en place. Dès l'aube, nous partirons vers le magnifique lever du soleil, qui s'étire sur l'horizon tout rouge.
L'équipage est au grand complet. Le capitaine Jean-Luc crie : "larguez les amarres".
Chacun est à son poste. Le voilier se détache du quai. Les matelots hissent les voiles. Tiglio, la vigie, monte dans la hune et veille au danger. Sur la magnifique coque, le soleil se reflète. Colleuil, le timonier, est à la barre. Maintenant le vent gonfle les voiles. Les mousses Gimenez et Zoubin astiquent le pont avec ardeur. Le maître queux, Terasso, s'affaire dans la cambuse avec son aide Robergot. Les officiers Dubois, Kopteff, Simandi et Amantini discutent dans la carrée avec le chef d'équipage, Cutayar. Ils décident d'un itinéraire. Les mécaniciens Dupuis et Molinier vérifient le moteur-vortex.
Nous sortons du Port Libre des Halles. Les ordres fusent, "hissez le pavillon, mettez le cap au sud, barre à tribord". Notre grand voyage commence !
Type de document : journaux de bord
Auteur fictif : Sgarideni
Auteur réel : scolaire
Provenance du texte : Ateliers scolaires
Référence : Nice - Sainte-Hélène - CE2- 1971
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