Et si j’les zem, les Halles, j’y peux rien. J’aime leurs gueules, j’aime leurs bandes, j’aime leurs locks de rastas, j’aime cette faune à laquelle j’appartiens pas, j’aurais beau essayer, c’est comme ça. C’est comme les blacks, elles sont trop belles avec leur boum qui bounce et leur bouche qui dance tandis que moi j’reste plate. Bonne pour le musée d’histoire naturelle com’dit ma fille.
Ouais, j’voudrais toujours m’y promener, m’en fous des odeurs qui puent derrière les chevaux de bois et des types qui t’branchent avec leurs sondages, leur drogue, leur couteau ou leur stupre. J’donnerais ma vertu pour m’éclabousser à la fontaine des Innocents ou à la cascade Saint Eustache
[ là où une main sans bras tient une tête sans cou ].
D’ailleurs je l’ai déjà donnée.
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Mon père
- qui au détour d'une phrase vous assénait une vérité éternelle, pas une vérité du moment, une vérité sur laquelle vous tombez à chaque coin de rue, à chaque coin de vie -
disait
- lorsque je faisais une remarque trop intellectuelle pour le philosophe qu'il était -
que le plus important, c'était le plaisir du moment.
N'oubliez pas le plaisir du moment, jeune homme.
Colbert Valérian à Sgarideni
Type de document : minutes des mémoires absolues
Auteur fictif : Les Greffiers
Auteur réel : Ben
Provenance du texte : Printemps de la Démocratie
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun