La Seine a de la chance
Elle n'a pas de soucis
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source
Tout doucement sans bruit
Et sans se faire de mousse
Sans sortir de son lit
Elle s'en va vers la mer
En passant par Paris
La Seine a de la chance
Elle n'a pas de soucis
Et quand elle se promène
Tout le long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse
Immobile et sévère
Du haut de toutes ses pierres
La regarde de travers
Mais la Seine s'en balance
Elle n'a pas de soucis
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et s'en va vers le Havre
Et s'en va vers la mer
En passant comme un rêve
Au milieu des mystères
Des misères de Paris.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Anonyme
Auteur réel : Jacques Prévert
Provenance du texte : Liste de l'éducation nationale
Référence : Etranges Etrangers et autres poèmes
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Ici il y a un nœud de mon destin.
La douane de Marseille. Deux hommes arrivés de Casablanca subrepticement échangent leurs valises. Une valise est remplie d'argent, l'autre de vêtements.
Un des deux hommes disparaît. Emportant la valise pleine d’argent.
L’autre homme, celui qui reste avec la valise pleine d’effets personnels, c’est mon père.
Toute sa vie, jusqu’à sa mort, il fut poursuivi, menacé, agressé, enlevé, escroqué, ruiné, par les commanditaires du trafic. Deux hommes.
Quelques années plus tard ces deux hommes quittèrent Casablanca pour un autre port. L’Allemagne. Hambourg. Les hommes de Hambourg.
Ils faisaient chanter mon père. S’il ne les payait pas, sa plus jeune enfant serait assassinée. Moi. Une de mes sœurs aussi. La cadette.
Pour commencer.
En fin de compte, ils ont tué mon père. Ils l'ont empoisonné.
Et si la deuxième valise n’avait jamais existé ?
S’il s’agissait d’une simple escroquerie ?
Si …
Si ce nœud de mon destin, en réalité, n’était qu’une mise en scène, une illusion, un mensonge.
Comme tous les nœuds.
Si dans un désir de vengeance, j'avais décidé d'être capitaine et de sauver le monde entier.
Au Dottore Pi
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun