Loula chez le Roi

Loula se rend devant le château du Roi des fous.
Elle demande aux gardes : « Puis-je voir le Roi, s’il vous plait ? »
Les gardes hésitent car ils ne la connaissent pas.

L'un d’entre eux se met à rire : « Ha ha ha! Une petite fille comme toi, aller voir le Roi ! »

Elle s’agenouille et distrait les gardes en leur racontant des bêtises. Les gardes sont convaincus et ils la laissent passer.

Arrivée dans le château, elle frappe à la porte et entre doucement, à pas de velours.
Puis, elle voit le Roi et elle lui dit : « Oh ! Ma chère Majesté ! J’ai une requête à vous présenter. »

Le Roi la regarda d’un air bizarre. Puis, la petite s’agenouilla de nouveau et dit :
« Oh ! Roi, donnez-moi le droit de dormir à la Cour des Miracles ! »
« Tu sais bien que ce n’est pas autorisé pour les petites filles comme toi. Il faut être fou, ou voleur, ou poète ou saltimbanque pour dormir à la Cour des Miracles.»
« Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de danger pour moi. J’ai déjà de l’expérience. »
« Quel genre d’expérience ?»
« Effectivement, j’ai de l’expérience dans les histoires.»
« Mais laquelle très exactement ?»

Alors Loula raconte une petite histoire et le Roi est convaincu et il l’autorise à dormir à la Cour.

Loula sort du château aussi vite qu’elle peut.


Type de document : chants des petits griots

Auteur fictif : Miss Tigri

Auteur réel : Fatou

Provenance du texte : Mission Possible

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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forêt australe

Ce jour-là, je voulais juste me promener mais on ne pénètre pas dans la forêt australe comme on le ferait dans nos bois paysagés.

On s'arrête.

On pense aux reptiles, aux arachnides, aux insectes et à leurs morsures létales.

Comment ne pas s'arrêter ? Je voulais m'assurer d'être accueillie et préservée.

Et la forêt m'a parlé. Elle m'a répondue. Elle m'a apaisée. Elle m'a guidée.

Je me sentais si démunie : je n'avais pas emporté mon armure d'encre et de papier, cet intermédiaire qui filtre mon vécu. Je ne pouvais pas figer l'expérience, l'arrêter, la vider de sa puissance, pour l'épingler, comme un papillon, dans le cadre de mes écrits. Je devais entendre dans ma peau, dans mes os, l'invitation de la Terre.

J'avais vingt ans.

Certains passent leur vingt ans dans la trépidation des boîtes à rythmes, d'autres cueillent des champignons bleus ou construisent quelques fondations bien solides, moi je suis simplement entrée dans cette forêt.

Je n'ai pas tout su du voyage. Pas immédiatement. Mais j'ai entrevu un possible.

Je dois te le dire : tu viens de là. De cette conversation originelle. De cette orée-là.

à sa fille


Type de document : correspondances

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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