( Pierre ‘dit P’tit Gars’ fait un rêve : )
"Ecoute ! – Ecoute ! – C'est moi, c'est Loula qui frôle de ses paroles les crevasses sonores de tes souvenirs striés par les mornes aveux de la lune ; et voici, en robe de moire, notre magnétique attirance qui contemple à sa patience le filet stellaire de la nuit et Paris endormi."
"Chaque mot est un ondin qui voyage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers notre palais, et notre palais est bâti numérique, au fond de la ville, dans le réseau de bitume, de rimes et de briques.
"Ecoute ! – Ecoute ! – Mon appel bat la fièvre arythmique de la foule, et mon désir emporte de ses bras ignés les frêles sursauts insolents des sourires et regards interceptés aux arrêts du métro."
Son chant murmuré, elle me supplie de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Aède, et de revenir avec elle au palais pour être le roi de Paris.
Et je veux lui répondre que j’aime une mortelle mais j’ai peur que, blessée et poussière, elle ne pleure quelques cendres, pousse un éclat abyssal et s’évanouisse en ondées qui ruissèleront – électriques – le long de mes remords acérés.
Type de document : chroniques de Kiméria
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Référence : Ondine, Aloysus Bertrand
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Tout chez vous n'est que raffinement, mon ami, délicatesse.
L'élégance vous est innée : vous ne l'avez pas acquise. Elle n'est pas davantage relative à votre époque. Elle vous est propre.
Quelle est sa part dans cet amour que je vous porte ? Amour de voyageurs. Amours épistolaires. Amour de l'ailleurs. Amour en plus. Pas en trop. Ni à côté. Ni même en marge. Constitutif, absolu et toutefois relatif.
Au Dottore Pi
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun