Tuileries – je suis poussiéreuse et j’ai chaud - chaleur des villes de pierre, arides et jalouses [Avignon, Madrid, Nîmes].
Le système d’arrosage automatique pousse en ligne – potager plastique mode pataugeur aquatique – dispositif genre musée extérieur / intérieur [ titre : plate bande verte avec éléments organicomatiques ] - suis mouillée par accident. y retourne volontairement.
ATTENTION DANGER
Qui – du bout des doigts, seule dans un parc - s’élance sous la haie des jets d’eau rotatifs - trahit sa nature hédoniste . Où finira-t-elle ? Dans quel plaisir ? Dans quel pecado-pecadille ? Sexe, mensonge ou vidéo ?
D’ores et déjà enhardie par cette curieuse baignade interdite, je flâne jusqu’aux manèges et, nonchalante, m’installe sur une balançoire volante – tourniquet du ciel.
Nous sommes trois [ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner au vent]. Je tiens en main mon carnet turquoise avec élastique – vous avez déjà écrit sur une balançoire ?
-Oh mince! ça monte !
-Ça monte et ça descend !
-Wwo ! wwooo !
-Olé ! olé !
-C’est comme ça au Parc Astérix ?
-Ça va plus vite !
-Ooooh !
-Regarde la dame elle fait ses devoirs !
Dans l’altitude foraine, le bruit du vent transforme mes oreilles en coquillage et mon corps en montagne [russe ].
J’ai la nausée grave, on doit pas écrire quand on s’envoie en l’air !
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Il est fréquent que ceux qui n'ont pas accès au Récit vivent dans le fantasme de ce qui s’est passé au Mont Cimmer, du secret qui aurait été transmis et du pouvoir que les Cimmériens en auraient tiré.
Or:
1. Les Cimmériens en tant que tels n’existent pas : on ne naît pas Cimmérien, on le devient.
2. Le Mont Cimmer n'est pas un lieu au sens propre : c'est un état d'abstraction, de création, de réception.
3. Le Récit révélé au Mont Cimmer n'est pas une narration avec un début, une fin, un contenu : c'est un possible qui advient à chaque instant.
4. La Révélation du Récit n'a pas pris place à un moment du temps : elle est continue.
Il n'y a donc jamais eu de "peuple réuni" au Mont Cimmer pour recevoir un mythe cosmogonique d'origine divine, pour accepter une loi ou pour être investi d'une puissance.
Il y a, Cimmérien après Cimmérien, la découverte des Nœuds et de leur écriture . C'est-à-dire de l'au-delà du mot et du logique.
Les Cimmériens n'héritent pas du Récit de génération en génération : quand une personne - quelle qu'elle soit - accède au Récit, elle devient Cimmérienne, elle rejoint le Mont Cimmer, elle vit l'instant éternel de la révélation et elle intègre la communauté du Récit.
Type de document : DJ's classes : études cimmériennes
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun