Tous les grands livres reliés. Longs, épais, lourds. Toute la sagesse, les mystères, la loi du visible et de l’invisible.
Et sur la page – vaste - les textes se répondent, se complètent, s’expliquent comme si le temps et la géographie n’avaient pas de rôle à jouer dans leur dialogue. Ubiquité et simultanéité. Temps zéro : celui où révélation, quête et transmission fusionnent.
J’ai le souvenir absolu de ces coffres à trésor – coffres à savoir, à identité – je me souviens d’eux avant de me souvenir de moi. Je me souviens d’eux au nom de mon père, de mes grands-pères et de mes ancêtres [du côté des hommes] et je me souviens d’eux au nom de ma sœur [du côté des femmes].
Je me souviens d’eux au nom du Mont Cimmer où toutes les âmes du peuple étaient réunies pour accepter le Récit. Avant que d’être nées, avant que de s’individuer.
Je me souviens d’eux comme si je n’étais qu’une lettre-chiffre [une consonne forcément] dans un peuple-texte qui s’accommode du temps et de l’espace car l’élaboration est son univers. Le paradis épuré de ses voyelles, P-R-D-S, n’est-il pas l’acronyme des quatre niveaux de l’herméneutique? Parole – littéralité ; Retour – abstraction ; Dessein – symbolique ; Subtil – secret.
Depuis toujours je vois et je suis cette grande page où les signes se complètent et interagissent, où un récit n’existe jamais sans un autre qui s'y rapporte car tout exige d’être évalué et situé, car le récit écrit [le Récit] ne prend sens que par le récit oral [l'Autre Récit] qui -à son tour- se prête à la règle de l’incertitude.
Depuis toujours j’hume et je sens ces papiers hérités de ma famille paternelle cimmérienne dont la tradition unique et ancestrale est de fabriquer des codex [imprimeurs, relieurs, éditeurs].
Type de document : DJ's classes : études cimmériennes
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Un jour, en me promenant dans Paris, j’ai trouvé qu’il faisait si chaud que j’ai eu soif.
Je vais au supermarché mais rien, aucune boisson fraîche.
Je m’arrête devant un café appelé « le café de la paix ».
N’ayant pas le choix, je rentre, les mains dans les poches et je demande au serveur : « que reste-t-il, de la paix ou du café ? »
Il me répond : « que du café aujourd’hui. »
Je lui dis : « alors un café, s’il vous plaît. »
« Ok, ça arrive », dit le serveur.
Et, pour la première fois de ma vie, j’ai bu du café
Type de document : chants des petits griots
Auteur fictif : P'tit Gars
Auteur réel : Soso
Provenance du texte : Participation
Commentaires : 1
Textes satellites : aucun