Ignorante des formes et détails botaniques,
incapable de les voir, de les retenir, de les différencier,
je regarde les verts de tous ces arbres que je ne peux nommer.
Et oui,
c'est un chêne, un châtaignier, un cèdre,
un pin, un épicéa, un prunier, un figuier.
Ah oui ?
Et dans cette aphasie, il ne me reste qu'une grâce : remercier.
Remercier que ce vert de malachite ne soit pas de Véronèse,
qu'il ne soit pas bleuté,
qu'il ne soit pas émeraude, empire,
jade, jaune, tilleul, turquoise, olive, pomme, prairie, printemps.
Remercier que tous les verts s'accordent
dans des combinatoires
que mes yeux ne savent pas décomposer.
Mais dont ils savent jouir.
Ta terre.
à l'homme des montagnes
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : CL
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Rothko : "Il ne peut y avoir d’abstraction. Chaque forme, chaque espace qui n’a pas la pulsion de la chair et des os, la vulnérabilité au plaisir et à la douleur n’est rien. Toute peinture qui ne témoigne pas du souffle de la vie ne m’intéresse pas."
Type de document : DJ's classes : classes générales
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun