Je reprends une de vos remarques. Je ne suis pas d'accord avec vous : non, les papiers dans la pochette de mon carnet noir ne sont pas des paperolles. Ce sont des oublis.
Mais - comme de coutume - ma contestation confirme votre intuition : les paperolles que Monsieur Proust ajoutaient à ses carnets pour compléter ses écrits annonçaient les procédés d'organisation au sein des espaces virtuels littéraires.
Comme des "remix", les paperolles viennent étoffer la narration. Ils réécrivent interminablement des épisodes du récit. En inventent des nouveaux. En détaillent des anciens.
Transformation / expansion permanente.
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Je n'aime plus le café.
D'un coup. D'un seul.
J'ai commandé un allongé, mousseux, onctueux, une capsule grand luxe. Je l'ai attendu avec délectation. Je l'ai savoureusement humé, approché de ma bouche. Tendue toute entière vers ce plaisir nécessaire.
Perte et fracas. Aléas. Trépignements. Grimace.
Sevrée. Ecœurée. Débarassée contre mon gré d'une addiction volontaire.
Très régulièrement je m'essaie encore à ma dépendance caféinée. Et je me prépare un café. Mais je suis un cas désespéré.
Je n'aime plus le café. Enfin pour aujourd'hui. Demain peut-être, en retrouverai-je le goût…
Type de document : carnets personnels
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun