arrival

Depuis toujours [le retrait] [shift] [l’absence] [turn-over] [avulsion] [first and last call] [departure hall A] bascule il bascule

Et cette chanson inachevée en boucle désespérée
“es la hora de partir, oh abandonado !”“c’est l’heure de partir, toi l’abandonné ... ”“ es la hora de partir, la dura y fria hora ”“ pars ô pars ! puisque l’abandon ...”“ es la hora de partir, oh abandonado !” “ ... enfin l’heure ...” “ es la hora de partir, la dura y fria hora” “ si douce si froide ! ”

Toujours il [quittait][arpentait] pour capturer DE SES YEUX CARACTERISTIQUES : BLEUS/SANS BORD : PROFONDEUR DE CHAMP INEXISTANTE : PREMIER TIERS NET: ARRIERE PLAN FLOU : SE PERD : SE FOND les détails citadins CLICHES RETINIENS

Toujours le rejoignait (elle) accord il accordait [sans résistance] sa venue reconnaissait [pourquoi devancer ?] sa radiance appréciait (la joie Loula)

(Avec elle) partageait/oubliait [simplement] [hors du temps] jusqu’à la chanson [first and last call] là aussi la chanson [departure hall C] là aussi désespérée

Toujours la quittait (elle) (Loulita Plumita) (elle) (qui ne savait pas) (lire) (écrire) (elle) (la conteuse)

Return ticket to [la casa suya] la chaumière / les cahiers [la escuela] les pages / les calculs [la familia] le chaud [à 11 ans, 12 ans, 13, 14, 15]

et toujours il oubliait [l’oubliait elle]
Croyait l’avoir rêvée [illusion]
Jusqu’à la chanson ...
Jusqu’à la chanson ...

la dix-septième année [16 ans] : une autre mélopée [désir]

“ soy el desesperado, la palabra sin ecos,”“ suis le désespéré sans échos sans parole ”“ ultima amarra, cruje en ti mi ansiedad ultima ”“dans mes bras désertés, amarre-toi, mon ultime ”“en mi tierra desierta eres la ultima rosa”“ toi la seule, toi l’abandonnée ...”

La dix-septième année [16 ans] : [last and first call ]
Il la cherche [lui] - la veut [elle] – clame son nom [Lou la Divine]
La dix-septième année [16 ans] : elle l’entend de loin [lui] sa voix la touche [elle]

Sur le quai de Conti – face au grand Io – s’aimantent – [rendez-vous]
[arrival] [pier one]


Type de document : vers

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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tous les matins

Tous les matins, je prends mon petit-déjeuner en compagnie d’un philosophe. Je ne supporte personne d’autre, ni ma fille, ni mes amants, ni ma sœur, ni les poètes, ni les romanciers, ni les chroniqueurs.

Je sais pertinemment que cette petite demi-heure [qui oscille entre 15 et 60 minutes] ne me permettra jamais de rattraper toutes les années de lecture que j’ai manquées en sacrifiant mes études aux pérégrinations humaines et géographiques. Tout juste pourrai-je satisfaire un soupçon de curiosité intellectuelle.

J’ai appris à m’en contenter et, d’une certaine manière, à m’en réjouir : je garde ainsi la candeur heureuse des ignorants qui considèrent comme un privilège d’arriver à lire une page, un chapitre, un ouvrage. Je ne serai jamais une érudite blasée et correcte, je pétillerai toujours de l’ingénu enthousiasme des profanes.

D’autant plus que j’ai la fâcheuse habitude d’oublier ce que j’étudie. Je me l’approprie [j’en fais mon humus, mon terreau, mon magma] mais je suis incapable de le restituer. Est-ce là, la différence entre un artiste et un savant ?

Quoiqu’il existe sans doute beaucoup d’artistes savants et que je n’ai jamais revendiqué le statut d’artiste, tout au plus celui d’artisane, mon dernier "breakfast" philosophe ne fut pas le moindre [last but not least], il a été un des mentors de cette odyssée [Monsieur Virilio].

2001


Type de document : carnets personnels

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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