résidente du livre

Résidente du Livre,
Tu n'as jamais appris à lire.

Chaque pavé devient graphe sous tes pas.
Chaque lumière devient rime.
Chaque frôlement,
Crissement de plume contre le papier.

Le relief, tu le trouves dans ces interstices entre l'encre et la feuille.

Seul le récit ouvre les routes où tu chemines,
Seul le récit coule et t'anime.
Il est ton souffle et ton vivant.

Et tu contemples tes formes incrédules :
Elles t'appartiendraient à toi, ces veines saillantes ?
Ces courbes ? Ces angles ?

Non. Elles appartiennent à la scansion
De la gestuelle sacrée
Du mot qui devient chair
Pour que le miracle de l’écriture advienne.

Tu me croyais numérisée ? Complexe de Loula, disais-tu…

Mais tu n'es toi-même qu'un spectre.
Le spectre d'une femme récitée qui a abandonné son corps aux confrontations du bitume.

L'espace le plus abstrait est-il le mien ou le tien, Capitaine ?

Moi perdue entre les 1 et les 0 ou toi perdue entre le clavier et le stylo-plume.

Oui, préserve bien tes carnets. S'ils venaient à brûler, qui sait si tu ne t'envolerais pas en fumée vers cet autre réel où plus jamais une main ne carresse, ne griffe, ni ne grave le papier.


Type de document : chants des griots

Auteur fictif : Loula-Ludivine

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

.

le best

Soirée poésie :

9ème - 1 rue de la Boule Rouge

Mots en vrac, en écho, en dessert.

Clicks des appareils numériques.

(Tout souvenir doit être fixé en couleurs,
Formes et images.
Comme si la mémoire-mot,
La mémoire-souffle,
La mémoire caresse et sensation
N'existait plus.
Comme si
Chaque plaisir, chaque bonheur
Etait spectacle)

Petit Nathan me tend un stylo
Il n'a de cesse que je ne me sois rendue
"Ecris" dit-il. J'écris.

Ah! une coquine,
Une petite coquine qui louche
Sur les genoux de Robert.
Dans mon carnet,
Elle sera bien attrappée !

La poésie tous ensemble.
Un vers, un autre.
Un mot encore.
Musique d'assonances,
De rimes, rythmes,
Allitérations et métaphores.

Dans la pièce à côté,
Ils jouent au rami
Gros cigare et cigarettes.
J'adore.
Souvenirs anciens
De mon père.
Enfance des cafés-pmu.

Puis Charlotte me dit un poème
A l'oreille
Le best.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

.
.
.

l'espace e...

Modes lecture
Glossaire
Historique
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.