Capitaine L
Je ne te vois pas mais je sens que tu es là.
Loula
Sous l’impulsion de tes dix doigts
voix I
Que voit le scribe ? Que voit-elle ?
Loula
Je ne sais pas si j’ai existé en-dehors de l’encre, des pixels et des hertz. Le sais-tu toi?
Capitaine L
Je sais si peu.
voix II
Que sait le scribe ? Que sait-elle ?
Capitaine L
Ce que j’ai écrit, l'ai-je vécu ? Je ne m’en souviens pas. T’en souviens-tu, toi ?
Loula
J’ai tant de souvenirs.
voix I
Que sait le chantre, que sait-elle ?
Loula
Je me souviens de lui, je me souviens des autres, je me souviens de toi
Tu marchais dans ces quartiers que je récitais.
Capitaine L.
J’ai scruté tant de visages perdus et déchirés. Vagabonds.
voix II
Que dit le chantre, que dit-elle ?
Capitaine L.
A chaque fois je te reconnaissais. Je croyais.
Loula
Hagarde et démunie, je clamais les mots de Paris
Ton double Capitaine
voix I
Inverses et parallèles
voix II
Croisées
Type de document : minutes des mémoires absolues
Auteur fictif : Les Greffiers
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : 1
Textes satellites : aucun
Dans un faisceau de lumière, mon chat blanc. Gracieux. Fier et digne. Hautain. Beau si beau. C'est la nuit.
Premier réflexe : abréger l'instant. Rendre plus court encore cette impermanence qui doit cesser.
Et puis non ! Si j'étais au cinéma ou devant un écran, je me serais délectée de ce plan très long. Mais là, chez moi, je voudrais zapper ! Comme si la beauté avait maintenant besoin du filtre de la caméra. De cette captation qui en assure la permanence. L'éternité.
Ne puis-je déjà plus jouir du réel ?
Suis-je contaminée par l'image ?
Mon intérêt n'est-il plus suscité que par la retransmission ?
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun