"Nous ne nous sommes jamais demandé
"Si nous avions rendez-vous sur ce quai.
"Et nous ne nous sommes jamais promis
"Une nouvelle rencontre.
"Ni à sept ans ni à dix
"Ni à trente".
"Nous sommes devenus notre mutuelle errance
"sans aucune préméditation ni tentation.
"Il apparaissait que nous voulions créer l’espace
"sous les pas de nos trajectoires et de nos croisées".
"Classiquement et irrémédiablement, nous recommencions.
"Les harmoniques nocturnes nous attiraient dans les replis les plus simples
"de la ville.
"Passion des trottoirs et des corniches,
"des pierres et du bitume.
"Parfois nous marchions pendant des mois sans nous voir,
"parfois nous ne bougions plus, sans questionner ces états
"qui nous arrachaient à notre obsession citadine".
"Ensemble nous portions regards et paroles
"sans les inscrire,
"les scarifier
"ni les scléroser.
"Ensemble nous apprenions les bruits et les effluves
"pour nous les partager":
""Je te donne le crépitement de cette brève ondée d’été sur la gouttière.
"Je te donne l'odeur des pots de géraniums mouillés.
"Lesquels ?
"Ceux de la concierge."
"Alors je prends aussi le vent qui rafraîchit l’épaule.
"Vas-y, moi je n’ai pas chaud de toutes les façons.
"Oh, non ! Tiens ! En voilà un autre, comme ça on en a un chacun !
"Han ! Là tu triches ! C’est pas du vent ! C’est toi qui souffle ...""
"Nous nous séparions quand nous avions vidé notre réserve d'images.
"Nous nous séparions quand nous avions reconstruit notre courage
"d'être sans l'autre,
""d'être sans toi.""
"Nous nous retrouvions quand nous ne l'attendions plus.
""Me cherchais-tu ?
"Je ne sais pas"".
"Nous ne parlions que de nos parcours.
"Jamais de nos stations.
"Nous nous taisions aussi.
"Beaucoup.
""Me cherchais-tu ?
"Pourquoi ?""
"Nous nous sommes vus et entendus,
"Sur le quai de Conti
"La première fois
""Tu dormais par terre
"Tu étais là"".
( Loula et p’tit Gars se souviennent : )
Type de document : minutes des mémoires absolues
Auteur fictif : Les Greffiers
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
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Après avoir fait quelques pas à peine, ils arrivèrent sur la grande place du marché, qui était particulièrement pittoresque. Les maisons, tout autour, étaient en dentelles de sucre. Il y avait des balcons à tous les étages, et au centre de la place se dressait un grand obélisque blanc, en pièce montée, autour duquel jaillissaient, de quatre fontaines merveilleusement sculptées, de l'orangeade, de la limonade, et autres délicieuses boissons sucrées ; le bassin était rempli d'une crème des plus appétissantes. Mais ce qu'il y avait de plus ravissant, c'étaient les adorables petits personnages surgis en foule de toutes parts, riant, chantant et plaisantant, ceux-là mêmes qui faisaient le joyeux tapage que la petite fille avait entendu de loin. Il y avait des dames et des messieurs aux splendides atours, des Arméniens et des Grecs, des Juifs et des Tyroliens, des officiers et de simple soldats, des prêtres, des bergers, des clowns, tout autant d'individus différents qu'il en existe sur la Terre.
Type de document : chants des petits griots
Auteur fictif : Miss Tigri
Auteur réel : Hoffmann
Provenance du texte : Liste de l'éducation nationale
Référence : Casse Noisette
Commentaires : aucun
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