théorie du complot

Je ne crois pas à la théorie du Complot. Je n’y ai jamais cru. Il n’y a aucun complot. Les Lusores ne "complotent" pas pour faire advenir la Grande Migration.

Le projet s’est développé dans une faction extrémiste, laquelle étend progressivement son influence. Mais cette faction n’est pas encore majoritaire au sein des Lusores.

Je crois que nous devons garder présent à l’esprit que tous les Lusores ne fomentent pas la fin de l’humanité telle que nous la concevons. Peut-être même devrions-nous tenter d’entrer en contact avec des factions dissidentes et de les soutenir.

Ainsi, par exemple, nous sous-estimons l’importance des Castaliens. Les Castaliens sont manipulés par l’Ordre. Ils ignorent qu’ils vivent prisonniers dans Kiméria. Ils ignorent tout du projet de la Migration. Ils sont gardés dans un écrin comme s’ils étaient eux-mêmes les "Perles de Verre". Ils sont vénérés au même titre que le Jeu.

L’Ordre justifie d’ailleurs l’abomination de l’enlèvement des enfants promis à la Castalie et la duperie permanente dans laquelle ils maintiennent les Castaliens au nom de cet immense respect : il prétendent protéger ces joueurs exceptionnels des distractions et des dangers du monde afin de préserver la force et la pureté du Jeu, vecteur – dans leur superstition quasi religieuse - de l’équilibre du Monde dans son entier…

Mais, si les Castaliens se libéraient du joug de l’Ordre, l’Ordre lui-même et le XIU s’effondreraient.

Nous devons infiltrer la Castalie.

Nous devons aussi et surtout questionner notre tendance à chercher les traces systématiques d'un complot dans toutes les positions du XIU et de l'Ordre. Le XIU et l'Ordre forment un système, un système qui s'autogénère et évolue malgré les choix individuels et les volontés personnelles.

Sachons revisiter nos positions, sachons nuancer.


Type de document : streetForce : notes internes

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : 1

Textes satellites : aucun

sortants

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tous les grands livres

Tous les grands livres reliés. Longs, épais, lourds. Toute la sagesse, les mystères, la loi du visible et de l’invisible.

Et sur la page – vaste - les textes se répondent, se complètent, s’expliquent comme si le temps et la géographie n’avaient pas de rôle à jouer dans leur dialogue. Ubiquité et simultanéité. Temps zéro : celui où révélation, quête et transmission fusionnent.

J’ai le souvenir absolu de ces coffres à trésor – coffres à savoir, à identité – je me souviens d’eux avant de me souvenir de moi. Je me souviens d’eux au nom de mon père, de mes grands-pères et de mes ancêtres [du côté des hommes] et je me souviens d’eux au nom de ma sœur [du côté des femmes].

Je me souviens d’eux au nom du Mont Cimmer où toutes les âmes du peuple étaient réunies pour accepter le Récit. Avant que d’être nées, avant que de s’individuer.

Je me souviens d’eux comme si je n’étais qu’une lettre-chiffre [une consonne forcément] dans un peuple-texte qui s’accommode du temps et de l’espace car l’élaboration est son univers. Le paradis épuré de ses voyelles, P-R-D-S, n’est-il pas l’acronyme des quatre niveaux de l’herméneutique? Parole – littéralité ; Retour – abstraction ; Dessein – symbolique ; Subtil – secret.

Depuis toujours je vois et je suis cette grande page où les signes se complètent et interagissent, où un récit n’existe jamais sans un autre qui s'y rapporte car tout exige d’être évalué et situé, car le récit écrit [le Récit] ne prend sens que par le récit oral [l'Autre Récit] qui -à son tour- se prête à la règle de l’incertitude.

Depuis toujours j’hume et je sens ces papiers hérités de ma famille paternelle cimmérienne dont la tradition unique et ancestrale est de fabriquer des codex [imprimeurs, relieurs, éditeurs].


Type de document : DJ's classes : études cimmériennes

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

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Textes satellites : aucun

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